mardi 16 décembre 2008

"deleveraging", politique monétaire et épargne

Celles et ceux qui fréquentent la presse financière le savent. Les acteurs économiques anglo-saxons sont en plein "deleveraging" ou, pour rester simples, en plein désendettement.

Certains économistes ont même franchi l'étape suivante, la planète serait en déflation justifiant des politiques monétaires d'une formulation inconnue à ce jour...

Vous connaissez ma réticence à l'emploi du terme "déflation" pour qualifier la situation actuelle. Je n'en ai aucune, en revanche, à employer le terme barbare de "deleveraging" ou plus simplement de désendettement. Car ce terme recouvre des signes cliniques précis et ne préjuge de plus en rien des traitements potentiels.

Nous vous proposons d'examiner rapidement le phénomène pour ce qu'il est. Nous laissons son chiffrage à votre appréciation en l'absence de données fiables pour examiner ensuite en quoi ce mouvement massif s'inscrit pas dans un cadre strictement financière mais bien dans une logique monétaire.

Un mouvement qui n'est en fait que le "point d'arrêt" d'une montée progressive et relativement continue de l'endettement US, tous acteurs confondus, collectivités publiques, entreprises, ménages et intermédiaires financiers, depuis plus de cinquante années.

Un endettement croissant dont l'origine doit énormément aux dispositions prises à Bretton Woods en 1944.

Les prêts contractés dans des monnaies ayant acquis rang de réserve monétaire, et même les plus modestes d'entre eux, sont d'une classe différente de ceux émis dans des monnaies communes.

C'est dans ce contexte que les États-unis ont pu littéralement imprimer les traites assurant le financement de leurs déficits. Et ils ne s'en pas pas privé. Sur une période qui s'étale désormais sur plus d'un demi-siècle. La durée de ce phénomène est un point essentiel souvent minoré ou mal appréhendé.

Si le statut de "monnaie de réserve" existait réellement - votre serviteur en doute - il se mérite. et ne peut être durablement autoproclamé. Il s'entretient. Les autorités suisses ont su le faire. Et ce n'est certainement pas par une dérive de l'endettement spéculatif et par la complaisance budgétaire.

Cette réduction massive de l'endettement privé impacte bien sûr la valorisation de nombreuses classe d'actifs et qu'il contribue également à une récession dont il est désormais difficile d'apprécier l'ampleur. Nous conclurons donc en émettant quelques recommandations concernant les placements en cette période. Évidement sans garantie aucune !

1- Le develeraging, Kesako ?


C'est une bête présente dans tous les pays ou zones monétaires où l'endettement a été massif ces dernières années. Sans endettement pas de deleveraging. En clair cela touche des pays touchés par une sorte de manne particulière, le crédit massif et parfois même généralisé. La liste de ces pays est bien connue sur ce forum ...

Dans ces pays les entreprises, secteur financier en tête, et les particuliers sont entrain de renoncer, parfois volontairement, parfois sur la base d'un calcul économique, parfois sous la contrainte immédiate, à une part considérable de leur leur endettement. Et seul l'état central tient bon continuant d'empiler des dettes croissantes ...

Revenons sur ce phénomène avant d'en imaginer les conséquences ultimes.

Les particuliers - hormis les désormais célèbres subprimes - sont en fait des acteurs plutôt volontaire de leur de leur deleveraging. Ils renoncent progressivement à leurs achats immobiliers et regardent désormais avec plus de prudence le solde de leur position de trésorerie.

Rappelons que pour un citoyen américain, une position de trésorie positive et le refus de l'investissement immobilier à tous crins - de l'argent sur le CODEVI - était une faute de gestion valant parfois divorce. Pour la plupart des citoyens américains ne travaillant pas dans les secteurs de pointe, les rémunérations ont misérablement stagné depuis la fin des années 90, et ce en dollars courants. La position financière orthodoxe est celle d'un endettement net de quelques milliers de dollars sur ses cartes de crédit et d'une maison à la hauteur de ses ambitions patrimoniales ...

Parlons maintenant du secteur marchand.

Les entreprises des secteurs économiques non perturbées sont désormais plutôt contraints par des calculs économiques. immédiats. Et une large part d'entre elles sont forcées à des arbitrages financier. L'argent est disponible mais à des taux spectaculairement plus élevés.

Les autres - des secteurs immobilier, construction, automobile mais également tous les imprudents - sont angoissés au simple examen du tableau des échéances de leur refinancement . Les entreprises qui ont négocié des agendas bien bordées seront sauves. Les autres tombent lorsque l'état n'assure pas. Et il n'assure le sauvetage que les plus visibles sur le plan médiatiques en en raison de leur taille ...

Rappelons que pour une entreprise américaine, comme pour le particulier, un endettement modéré ou faible et une forte liquidité ont été également une faute de gestion valant licenciement ou mise au placard. La position orthodoxe est de celles qui auraient fait frémir des dirigeants des périodes plus antérieures.

Quant au secteur financier, la figure est très différenciée selon qu'il s'agisse de banques en position de tempête ... mais disposant de la sollicitude du banquier central. Ou de fonds spéculatifs travaillant avec levier et désormais étranglés et sans marge de manœuvre.

Les choses sont entrain de changer rapidement ... C'est en partie à ce mouvement dit de "deleveraging" que l'on doit actuellement la solidité actuelle relative du dollar. Les fonds américains liquidant leurs avoirs acquis hors "zone dollars", ils rapatrient le solde renforçant mécaniquement la monnaie de réserve.

A ce niveau de l'analyse, rien qui ne soit relaté par la presse financière. Mais il manque bien souvent à cette presse le regard historique permettant au lecteur de saisir la portée réellement des évènements, savoir comment ils s'inscrivent dans l'histoire récente et ce quelle sortie on peut imaginer au scénario.

2- Le develeraging, une question monétaire ?


La question essentielle concernant le deleveraging c'est l'existence de ce leverage. Pourquoi parle-t'on de levier ? Pourquoi ce phénomène touche-t'il finalement certains pays et pas d'autres ...

Comme certains le savent sur ce forum, la question n'est pas financière mais monétaire. Et la responsabilité de l'administration Bush et de celle de Greenspan dans la crise actuelle est considérable.

Pour autant il est très exagéré de faire porter sur les seuls Greenspan et Bush le poids des évenements en cours. Si le bouc émissaire est hélas socialement nécessaire, il est éthiquement condamnable et scientifiquement inexact.

L'abus de levier dans la sphère dollar - et à moindre échelle dans les autres monnaies de réserve, Euro et livre britannique, est la conséquence direct de la direction qu'a pris le système monétaire après la seconde guerre mondiale, celle de la généralisation de l'emploi des monnaies de réserve.

On est passé de l'emploi de monnaie de réserve comme réserve de change destiné à réguler les échanges commerciaux à leur utilisation comme support d'épargne des pays tiers.

Le mouvement est resté relativement inaperçu car il s'est fait sur une longue période. Il est de fait difficile d'en percevoir la trame. Essayons tout de même.

Sans revenir au détail de l'histoire financière depuis 1944, on notera sans ambages que l'accroissement considérable de la masse monétaire libellée en monnaies de réserve s'est réalisé structurellement au delà des l'accroissement des richesses disponibles sur la planète.

Cette décorélation inflationniste est devenu à ce point normale qu'elle est devenue une attente légitime de hausse permanente prix de la part des agents économiques ... Une situation qui a engendré une appétence structurelle pour l'endettement dans nos pays. Cela ne s'est pas fait en quelques jours. Et on peut distinguer des périodes distinctes.

Durant la période qui va de l'immédiat après-guerre à la fin des années 60, les déficits américains sont essentiellement commerciaux et la question essentielle est celle des euro-dollars. Cette époque signe l'irruption du terme "liquidités" dans le vocabulaire des économistes.

Cette création monétaire des années 60 n'est pas cependant une sinécure pour l'émetteur américain.

D'une part, les monnaies européennes les plus solides, Deutche Mark et Florin prendront l'ascenseur renchérissant le cout des importations américaines. D'autre part, les européens sont des alliés fidèles mais sans concession. Certains d'entre eux, et notamment le français Jacques Rueff, commencent à dénoncer avec efficacité et panache les conséquences négatives sur le vieux continent de l'émission de dollars sans contrepartie :
- enrichissement sans cause et financement sans contrepartie d'une part considérable des déficits chroniques de la balance commerciale US,
- généralisation de l'inflation aux économies des pays partenaires des US.

Vers la fin des année 60 sous la pression des européens détenteurs massifs de créances en dollars, les états-unis se voient contraints de fournir une contrepartie véritable, de l'or, auprès des états le demandant.

"I want my money back"
... De Gaulle - sensibles aux arguments de Jacques Rueff et à son écho dans l'opinion - imprimera un tour particulièrement politique à ces demandes en demandant le remboursements des balances en or sonnant et trébuchant. Le geste est médiatique, il inspirera d'autres pays. Et forcera Nixon en 1971 de renoncer à la "garantie-or" du du dollar.

La période suivante sera marquée par la rupture dans les prix du pétrole, le fameux choc de 1973. Les déficits changent de nature, ils sont désormais pour une période à destination du moyen-orient.

Les pétro-dollars auront également pendant une large période la première place dans les articles de la presse financière. Affaibli successivement par le poids des créances détenues à l''étranger, le dollar commence à tanguer sérieusement. L'or revient sur le devant de la scène et certains voient la monnaie de réserve perdre déjà son statut. A tort !m

Car c'est dans ce contexte très tendu au début des années 80 que Paul Volcker met en place une courageuse politique de reprise en main du système financier US.

Cette période fut très difficile à vivre pour les américains - provisoirement étranglés sur le plan financier par une politique monétaire d'une orthodoxie sans faille.

Les conséquences de cette période d'austérité sont désormais dans l'histoire. Le dollar sort grandi de cette épreuve et restauré dans son rôle international.

Intel, MS et les autres piliers du NASDAQ sont nés pour la plupart à cette époque. Cela ne doit rien au hasard ... C'est à cette époque et dans un contexte d'étranglement relatif du crédit aux acteurs économiques que le tissu économique américain se renouvèlera une dernière fois avant les années de facilité qui vont suivre.

Après l'intermède Volcker, la suite de l'histoire est connue même des plus jeunes.

Ce sera le tour de l'Asie, Japon et plus récemment Chine de faire partie des pays accumulant contre "exportations sonnantes et trébuchantes" des créances en dollars-papiers de plus en plus massives mais également de plus en plus mal gagées ...

Revenons en final à la photographie d'ensemble de l'année 2007.

La libération du système monétaire de toutes contraintes du passé s'est traduite à la fois par une augmentation sans précédent historique du commerce international mais également par une aggravation des déficits de tous bords à commencer par les déficits extérieurs des pays disposant des deux dernières monnaies de réserve, le dollar et la livre sterling. N'oublions pas nos amis anglais porteurs de la monnaie de réserve historique du système capitaliste occidental.

Les détenteurs de dettes en dollars pétroliers ou asiatique sont désormais très largement des étrangers - issus non de la vieille Europe - quoiqu'il en reste - mais de pays peu stables politiquement ou à la sécurité juridique faible. Ils ne souhaitent qu'une chose à ce jour, garder leurs créances en monnaie fiduciaire de réserve.

N'attendez pas de de la part des créanciers des US le geste salutaire, le "I want my money back" du Général de Gaulle. Car, et c'est absolument essentiel et totalement sous-évalué, les déficits de la zone dollar sont très largement engrangés par des pays dont la structure politique ne les portent pas à une gestion patrimoniale saine.

C'est dans ce contexte très particulier marqué par des dissymétries considérables que la mondialisation version début des années 2000 a pu prendre son envol à crédit... Les pays dits pauvres finançant les pays riches et sans autre forme de paiement que des ouvertures de comptes en tous genres - obligations privées et publiques en tête - dans les banques de nos pays.

Cette dérive est patente depuis quelques années Et pourtant il s'agit d'une dérive qui s'est progressivement mise en place sur une période très longue, dépassant les cinquante ans. Les déséquilibres qu'elles a engendrés sont devenus structurels. Il faudra du temps et de l'énergie humaine pour les résorber...

Ces déséquilibres sont de deux natures.

Certains pays savent produire avec talent. Au point d'en oublier que l'encaissement R-E-E-L de la créance est aussi essentiel que son émission. Ils génèrent des surplus structurels qui posent également problème, surtout sur le plan politique (je me suis attardé à de nombreuses reprises sur le système en place en Chine et ne le referai pas dans ce post). Mais n'oublions ni l'Allemagne, ni le Japon. Ni les acteurs du golfe.

Politique monétaire oblige, ces surplus ont été placés à des taux d'intérêt réels négatif chez les "paniers percés".

D'autres ne savent plus guère que consommer.

Chez ces "paniers percés", US, GB et "Club Méditerranée" en tête, l'incroyable émission monétaire - via la titrisation - a détruit une très large part des contributeurs nets aux balances extérieures, industriels en tête.

Pourquoi en effet bosser dans une usine du Michigan, des Midlands ou une PME de la banlieue de Barcelone quand on peut faire des affaires en retapant des logements à crédit ? Pourquoi travailler dans les biotechs en Nouvelle Angleterre quand on fait cinq cent pour cent de salaire supplémentaires avec les mêmes compétences dans la finance de Wall Street ou à la City ?

Les dépenses publiques sont également financées dans des conditions d'extrême facilité par les marchés obligataires internationaux et donc sans imposition fiscale majeure. Tout cela porte à des dérives d'une autre nature, militaire notamment ... Certains engagements extérieurs se comprennent mieux.

Au final, les pays dispensant les monnaies des deux dernières réserves sont désormais sans véritable tissu industriel - il reste heureusement quelques champions de plus en plus isolés - et dotés d'un état devenu boulimique en raison. Cela ne doit rien au hasard.

Rappelons que ces nations ont été longtemps les chantres du capitalisme industriel .... et de l'état modeste. Le fait que le Royaume-uni est vu le budget national croitre spectaculairement ces dernières années - et ce en dépit des années Thatcher - est totalement symptomatique.

Aujourd'hui le monde découvre l'étendue des dégats mais peine à donner à cette crise son véritable visage qui est M-O-N-E-T-A-I-R-E ... L'issue, vous l'avez saisi, sera monétaire.

Je ne serai pas de ceux qui - comme Jacques Attali - appellent à des solutions organisées sur le plan politique. Il y a place pour l'utopie en politique. Mais ce n'est pas notre objet ici.

L'issue comptable - car c'est bien de cela dont il est question - est connue et elle n'est ni politique ni élégante. Elle passera, tôt ou tard, par une réévaluation relative des monnaies dégageant des excédents structurelle et une dévaluation relative forte des autres. Et une remontée des taux sur la plupart des marchés obligataires. Y compris d'ailleurs ceux de la dette souveraine.

La vente crédit privé à l'international est entrain de disparaitre. Les volumes des ventes internationale de crédit public vont également fondre. Et une évidence surnagera. Celle que la seule destination légitime de la dette d'un peuple est constituée des ressortissants de ce pays.

Il n'est d'ailleurs pas à exclure que même les monnaies les plus solides des pays industriels soient également très largement détruites dans une course à la dévaluation compétitive si les pays dit pauvres décident de persister dans la destruction monétaire en dépit de surplus structurels massifs ...

Au final lorsque les derniers porteurs de la confiance ultime - les signatures souveraines - auront commencé à faillir, par le défaut ou plus simplement par l'émission monétaire sans contrepartie, le système monétaire fera un pas en arrière. Ou plusieurs.

Si le système monétaire ne fait qu'un seul pas en arrière, nous aurons droit à une remonétisation partielle de l'or et la disparition progressive et ordonnée du statut de monnaie de réserve. C'est le scénario le plus élégant. Mais il me semble peu crédible.

Si la situation s'aggrave, ce qui est hélas mon anticipation, nous verrons à la fois une nouvelle "course aux tangibles", et le retour vers des accords commerciaux bilatéraux ou mieux des accords monétaires multi-latéraux sur des bases géographiques limités (Asie, Moyen-orient notamment).

3 - Et pour mon portif, je fais quoi ?


Dans tous les cas de figure, soyez vigilants avec votre épargne. Si vous tentez de gros coups, vous pouvez tout simplement perdre la mise. Aucune classe d'actif n'est à l'abri. Le "risque de contrepartie" existe. Celui "de place" également. Si ces termes vous sont étrangers, informez-vous de leur sens ...

Quelques repère cependant :

a - La période qui vient va être marquée par les sur-capacités industrielles

Je ne m'étendrai pas sur ce sujet sur lequel j'ai déjà beaucoup posté notamment concernant la Chine. Mais n'oublions pas les capacités mises en place en Europe orientale et, cerise sur le gateau, la mise sous perfusion prévue d'une partie de l'industrie US par OBAMA.

Celle-ci va priver notamment la construction automobile de l'ajustement des des capacités par la faillite ... Cela va déclencher une guerre des prix qui sera absolument irréparable pour ce secteur.

Oubliez donc une part considérable des entreprises cotées. Par leur exposition au commerce international, elles sont des victimes désignées de cette crise.

Et si vous souhaitez absolument à rester en actifs d'entreprise, soyez vraiment très sélectifs. En excluant de principe les secteurs exigeants en capitaux, soit directement (énergie et transport notamment) - par le poids des investissements - ou indirectement (immobilier, construction, automobile...). Le cout du crédit devrait très largement obérer la rentabilité des opérations.

Dans un tel contexte, la liste des gagnants devient désormais assez ténue ... Et ne comporte hélas vraisemblablement qu'un nombre réduit des actuelles têtes d'affiche de la cote.

b - L'euro reste une monnaie solide.


Je reviendrai ultérieurement sur les faiblesses structurelles de l'Euro. Pour autant, je pense qu'il restera l'une des denrées monétaires les plus appréciées.

Si vous restez placé en Euros, le pouvoir d'achat réel de votre épargne va baisser dans les années à venir, mais il baissera moins que celui de la plupart des autres classes d'actifs.

En clair, il vaut mieux être placé en Euros qu'en immobilier (sauf résidence principale pérenne), en actions ou quelque autre classes d'actifs productifs. C'est la solution par défaut. Pour les plus prudents, le conseil est simple. Et bien sûr sans panache mais tellement d'actualité.

Quelque soit votre attachement à la monnaie de compte européenne et la confiance que vous avez dans les autorités de Stuttgart, vous veillerez cependant à ne pas faire un "chèque en blanc" aux autoritaires et veillerez à ne pas dépasser 3 à 6 mois pour la durée de vos comptes à terme.

c - Les actifs tangibles le sont, "tangibles"


Un actif que vous pouvez toucher offre une sécurité ultime en période de crise monétaire majeure. A priori la zone Euro devrait l'éviter. Mais ce risque, statistiquement faible, s'accompagne de dommages si considérable qu'il faut également le couvrir.

Si votre patrimoine comporte de l'immobilier, vous êtes déjà couvert. Si ce n'est le cas, vous avez les métaux précieux et surtout ceux à caractère monétaire. L'or a actuellement ma préférence sur toute autre classe d'actif.

c - Le marché des changes va revenir aux avant-postes


Si vous ne vous satisfaisez pas de voir votre patrimoine stagner et que vous souhaiter spéculer, ce n'est vraisemblablement pas sur les marchés-action qu'il faut déployer votre énergie.

Une fois le fonds de vos économies placés sur des supports sans risque, rien ne vous interdit de placer efficacement une part L-I-M-I-T-E-E de votre épargne sur des supports à risque.

Celles et ceux qui - en raison de leur vie professionnelle - maitrisent les dynamiques véritablement à l'œuvre dans l'un ou l'autre des matières premières essentielles à notre vie quotidienne peuvent tenter des paris notamment pour les produits dont ils maitrisent les fondamentaux (prix de revient réels notamment, de financement de l'activité d'extraction ou de production). Ce n'est pas du délit d'initié. Qu'ils en profitent ! Les autres passeront leur chemin.

Si vous saisissez les nombreux ajustements que vont devoir effectuer les parités monétaires dans un avenir proche, le marché des changes reste une ouverture intéressante. Désormais moins pollué par le jeu de la titrisation, la dynamique à l'oeuvre n'a jamais été aussi lisible depuis longtemps. Entre les monnaies de l'Est de l'Europe, la livre britannique le choix est ouvert et les évolutions relativement claires. A quelques mois en tous les cas.

Certaines monnaies- et je ne parle pas des monnaies de réserve dont l'avenir doit à la confiance de créanciers dont vous ne faites pas partie - sont désormais sans secours. Rien ne vous interdit de réaliser quelques anticipations sur la suite de la partie. En réalisant un modeste pari à levier.

Ceci dit, sans garantie. Ce conseil n'est pas plus que les précédents celui d'un professionnel de la finance.

vendredi 12 décembre 2008

Anti-américain ce blog, anti-chinois ?

Suite à des remarques justifiées sur le ton et parfois les écarts de langage constatés dans les interventions du marin belge. Rappelons que ce blog n'est avant tout qu'une extraction de posts publiés sans préparation particulière sur des forums Internet souvent bousculés par l'actualité.

Parfois le ton dérape. Je le regrette même si le fonds est rarement à remettre en cause, la forme mériterait plus de travail. Puis-je rappeler qu'il s'agit là de contributions
bénévoles.

Ce blog - quelque soient les efforts de quelques provocateurs de tous poils - n'est pas anti-américain (les fourmis) ni anti-chinois (les fourmis).

Remettons les choses en place. Si nous attaquons l'administration US régulièrement sur ce forum ce n'est pas une attaque en règle contre les citoyens de ce pays.

Nous avons, pour la plupart, roulé notre bosse et travaillé dans ce pays ou fréquenté ses nationaux. Les différences culturelles et de comportement entre un américain moyen et l'européen ordinaire sont faibles à très faibles. Elles se sont d'ailleurs, contrairement aux idées reçues de certains, largement réduites ces vingt dernières années.

Les attaques que nous portons vis-à-vis des US et des chinois concernent la gestion de leur monnaie, dont la manipulation massive a contribué largement à la crise que nous vivons.

Les objectifs des uns, la nomenklatura chinoise, et des autres, les dirigeants des holdings multinationales US diffèrent ... Les uns sont nationalistes, les autres cupides. Mais peu importe au final ...

Le résultat est là, une crise massive du système monétaire international, des allocations de ressources et de capital totalement perturbées (les fameuses mis-allocations de Von Mises).

Citons John Mills : "Les paniques boursières ne détruisent pas de capital. Elles ne font que révéler l'étendue des destructions antérieures de capital provoquées par des investissements désespérément improductifs."

Entre surcapacités industrielles et un parc immobilier absurdement pléthorique, l'économie mondiale va être provisoirement "sur les genoux" et des investisseurs (bourse 2008) et des épargnants et des retraités (inflation 2009) vont être lessivés.

Merci à nos lecteurs de ne pas confondre le porteur de mauvaises nouvelles avec la mauvaise nouvelle.

Nous attaquons ici la bêtise (celle de Gordon Brown ou de Zapaterro), la cupidité (d'abord celle de Wall Street) et l'orgueilleuse ignorance et la superbe imbécile des nouveaux riches (celle des dirigeants chinois) qui n'ont pas encore échoué une fois face au mur sans équivoque et sans appel des surcapacités industrielles ... tout en tentant de sauvegarder notre épargne.

Cela nous amène à des jugements sur les dirigeants et parfois, souvent par assimilation, sur les peuples. Mais in fine, et pour revenir sur les US (300 millions de sur-consommateurs), le Royaume-uni (60), l'Espagne (40), la Grèce (11) ou encore l'Irlande (4), il fallait bien que la fête se finisse.

Si - hypothèse d'école - les dirigeants de la planète avait sifflé la fin de la récréation (CDO, CDS et parité du Yuan notamment) en fin 2006 ... nous n'aurions qu'une récession ordinaire.

Les dirigeants politiques ont souhaité aller au bout de la surprise-party.Pas étonnant que la planète se réveille avec la tête de bois. Elle ne disparaitra pas en quelques heures.

mardi 25 novembre 2008

Un point de vue musulman sur la crise en cours

Marin belge professe le plus profond respect pour les religions et les grands mouvements de pensée dès lors qu'ils pacifient l'humanité. Et ce post n'a aucune vocation religieuse, politique ou morale.

Atimes Online est une remarquable publication électronique dont la sensibilité initiale est centrée sur le Pacifique, c'est-à-dire sur la problématique et les échanges entre les deux rives du grand océan.

Ce media tente visiblement désormais avec tact et diplomatie de fédérer extrême et moyen orient sur les problématiques économiques, financières et politiques. A la lumière de cet article, on modifiera un peu plus son propre regard sur l'intérêt culturel et religieux porté par les populations du golfe pour un étalon monétaire en or.

Les goldeux ne laisseront pas aller à de stériles et oiseuses discussions politiques ! Ils noteront surtout avec soin l'intérêt de la démarche et ce qu'elle véhicule. Et le risque de voir l'Asie et l'Orient pousser progressivement "leur agenda" autour d'un étalon monétaire physique ...

Pour en revenir à cet article, sa conclusion hélas totalement fondé et bien argumenté et suffisamment éloquente pour mériter une rapide traduction.

"Nous devons reconnaitre que, de même que le système communiste, le capitalisme a failli. Le monde doit recherche un autre modèle pour gouverner ses finances.

Nous avons ceci dans l'Islam. En synthèse, dans un système économique islamique, l'étalon or et obligatoire, ce qui interdit la création de papier monnaie sans collatéral. De plus, l'Islam interdit les pratiques de marché actuellement en vigueur dans le monde bancaire. Des pratiques qui sont entrain de de mettre à bas le système économique occidental. Qui plus est, contrairement à un système fait par les hommes, les principes de l'Islam - la Sharia - sont invariants".

"We must recognize now that, as with the communist system before it, capitalism has proven to be a failure. The world must now search for another model to govern its finances
.
We have this in Islam. To summarize, in an Islamic economic system, the gold standard is compulsory, thereby preventing the generation of unsupported paper currency. In addition, Islam does not permit the various aforementioned capitalistic trading practices as undertaken by current day banks, which are effectively bringing down the Western economic system. Moreover, unlike a man-made system, the principles in Islam (the sharia) are unchanging; therefore Islamic rules will remain in effect no matter what the situation. "

vendredi 21 novembre 2008

De l'emploi du terme "déflation" comme thérapie collective

De l'emploi du terme "déflation" en plein crash des actifs comme thérapie collective, comme représentation mentale positive et comme issue commerciale possible ... Il y aurait beaucoup à dire.

On peut comparer notamment la publicité faite actuellement à la déflation au grand hoax de 2007, the decoupling theory.

Où en est-on vraiment ?

A l'exception notable de Mike Sheldock, Loïc Labadie et quelques autres qui ont, comme les goldeux, anticipé la crise chacun à son poste de vue, ce sont aujourd'hui en fait en large partie ceux qui ont entonné d'une même voix le discours du decoupling qui aujourd'hui donnent un large écho à la thèse de la déflation ...

Qui ? Les mêmes phynanciers et les politiques trop heureux de trouver un nom pas trop misérable à la faillite de leurs finances privées et surtout publiques ...

Rappelons à ceux qui ont fait récemment du discours déflationniste un remède à la gestion du solde de leurs positions désormais en cash et en obligataire que :

- l'irruption du discours déflationniste est fort utile aux gestionnaires de patrimoine et sert à la fois de paravent à leur retard à l'allumage et de "porte de secours "pour l'avenir.

"On va optimiser votre parcours en obligations - et regardez moi donc la valeur de ce qui vous reste ...". Avec un message subliminal sans équivoque "Les autres se sont apauvris, vous êtes donc riches même à -25% ou plus ..."

- le terme "déflation est un accessoire essentiel pour les politiques. Et la comparaison faite entre les US 2009 et le Japon 1990 est particulièrement aimable et surtout flatteuse pour les politiques US.

En pratique concernant les US, la comparaison s'arrête à la spéculation sur les actifs. Le Japon bénéficiait en 1990 d'atouts considérables sur le plan économique ... Le fait que la planète n'était pas dans une crise séculaire n'étant pas le moindre ...

L'explication déflationniste est psychologiquement très avantageuse. Et ce d'autant plus qu'elle permet de renvoyer l'image flatteuse d'un Obama sauveur à l'épaisseur historique d'un Roosvelt plutôt que de projeter dans les média celle d'un dirigeant d'un pays surendetté cherchant l'aumône dans les officines bancaires des anciens comptoirs coloniaux ...

L'honneur est sauf.

J'aimerai adhérer à ce discours de la glorieuse et noble déflation en lieu et place de l'ignominieuse faillite clôturant une période de gabegie. Mais qu'y a-t'il dans le scénario actuel ... hormis des emprunteurs sur le point de faire défaut après avoir usé et abusé de la crédulité - parfois complice - des créanciers ?

AMHA nous éviterons le fameux deuxième effet kiss-cool, l'inflation forte. Mais pour autant l'issue n'est pas certaine :
  • la déflation est possible - elle implique des modifications comportementales rapides qui sont historiquement possibles aux US et de nombreuses et saines faillites à l'ancienne - mais elle est simplement peu probable.
  • en cas de vraie déflation, la disparition d'acteurs économiques et bancaires aura un effet positif sur le gold car une rétraction très rapide de la liquidité aura sur la planète. Et la partie ne se joue pas uniquement dans l'OCDE.
La déflation rapporte aux agents du petit monde qui tourne autour de l'obligataire. Il convient de le rappeler. Je serai le premier les consulter si le scénario se confirme. Mais pour l'instant, AMHA il n'y a pas à se précipiter. Il y a peu à gagner. Et pas mal à perdre.

La déflation est un phénomène de long cours. Elle sera là lorsque votre le prix de votre caddie aura baissé durablement. Pour l'instant nous ne parlerons que de crise financière, de credit crunch et d'une récession majeure.

Cela n'est pas plus réjouissant mais beaucoup plus près de la réalité actuelle ...

mercredi 19 novembre 2008

Dix "clichés" sur le gold

Dix idées préconçues sur l'or que je me fais un plaisir de torpiller avec votre concours. A l'attention des néophytes. Les autres, ceux qui ont repris le contact avec cet oublié de l'histoire monétaire, le savent déjà.

1 - L'or est une matière première de joaillerie

Première idée préconçue, premier "cliché" à tous les sens du terme, l'image selon laquelle l'or serait une matière première de boutiquiers. Des boutiquiers certes appréciés par vos épouses, messieurs, les bijoutiers ...

Réglons cette question avant de passer aux points suivants, autrement plus sérieux. Non l'or n'est pas une matière première destiné aux bijoutiers. Pourquoi ?

a - la valeur psychologique de l'or comme support de joaillerie ne tient pas sa nature propre mais bien à sa rareté et à son prix, et non l'inverse, c'est la classique inversion cause-conséquence. L'or entre dans la fabrication de bijoux ... parce qu'il est cher. D'ailleurs de ce point de vue certains l'auront constaté, le bijou en or a été plutôt ringard ces vingt dernières années dans nos pays et ce n'est pas une hasard. Il fut durant cette période remarquablement bon marché, toutes choses égales par ailleurs ...,
b - la carrière de l'or comme support de joaillerie se situe désormais clairement dans des régions - le proche-orient, le golfe, l'Asie - où sa valeur est très largement patrimoniale. Analysez la consommation d'or de joaillerie de certains pays - à monnaie et système juridique faible - comme une simple consommation de matière première, c'est faire une erreur d'analyse. Massive !

Soyons clairs. In fine si l'or était une simple matière première de joaillerie, il n'existerait ni marché de l'or monétaire - le fameux lingot disponible dans toutes les banques du monde, nous y reviendrons - et Fort Knox aurait soldé ses stocks depuis longtemps.

Rappelons-le, les banques centrales des vieux pays de l'OCDE sont encore aujourd'hui de gros détenteurs d'or. Leurs ventes désormais restreintes se poursuivent à rythme modéré et les grands argentiers des pays détenteurs de surplus massifs sont entrain de ré-évaluer l'intérêt des réserves métalliques.

Un dernier argument et c'est à mon sens le seul réellement définitif : Si l'or était une matière première, qui plus est destinée à des besoins non essentiels, celui-ci aurait fait au même titre que les autres matière première un grand plongeon en 2008. Or ce ne fut pas le cas en dépit d'une consolidation récente. La comparaison du cours du métal jaune avec les autres matières premières et les autres métaux y compris précieux ne laisse pas la place au doute. Même à 700 dollars l'once.

2 - Le métal jaune est une épargne de vieux et/ou d'incompétents

Encore une idée préconçue qui s'est progressivement en place depuis la fin des années 60 avec l'irruption dans nos pays de la modernité importée des US. Le goldeux est un retraité portant bretelles ...

Cette appréciation portée sur le métal jaune n'est pas sans fondement ni logique dans la mesure où la gestion remarquable que les US firent de leur monnaie et de leur économie durant les 20 années qui suivirent la seconde guerre mondiale fut un exceptionnel élément de stabilité monétaire, financière et économique.

La monnaie-papier a connu sous la fameuse ombrelle de Bretton Woods une période de stabilité historiquement exceptionnelle. Durant toutes ces années, le système financier a connu un développement durable. Un développement soutenu par des instruments monétaires tellement solides que les américains a fini par en ignorer les fondements ...

C'est dans ce contexte que le métal précieux s'est progressivement dévalorisé aux yeux des élites de nos pays, glissant progressivement du statut de garant du système monétaire à celui d'investissement de (grand)-père de famille puis à celui de relique numismatique puis, last but not least, de matière première de bijouterie ...

Sa subite appréciation à l'orée des années 2000 n'a pas évidemment changé la donne. L'idéologie économique ordinaire l'ayant classé "matière première", sa brutale appréciation n'a fait que confirmer aux yeux des économistes de support de spéculation sur les marchés des métaux ...

Dans un tel contexte l'or délivre à l'épargnant ordinaire et surtout au gestionnaire de patrimoine, qu'il soit amateur ou professionnel, une forte odeur franche et forte de naphtaline et, pour les français, de "troisième république", l'inverse absolue de la modernité. Et son succès relatif dans des pays au développement social, économique et financier plus faible - en Asie et en Orient notamment - ne fait d'ailleurs que renforcer cette appréciation ... Tout particulièrement chez nos amis banquiers et gestionnaire professionnels de l'argent des autres.

Pour ses contempteurs, l'or est le fait d'épargnants âgés, au mieux nostalgiques et incompétents et, au pire ... disons-le clairement borderline caractériels.

Si le dernier point n'est pas à négliger (car oui! il faut une certaine force de caractère pour faire le choix de l'épargne en or aujourd'hui...) les autres arguments sont absolument caducs et relèvent d'une intoxication médiatique et professionnelle.

Contrairement au politiquement correct, le métal jaune est désormais le fait d'épargnants qui sont :
- plus jeunes que la moyenne - on le voit nettement sur nos forums,
- visiblement plus formés sur le plan académique - les goldeux comprennent pour la plupart les grands mécanismes de création monétaire et le rôle essentiel du change et ses ajustements souvent brutal dans la mécanique des échanges internationaux.

Le fait que les goldbugs US aient très largement anticipé cette crise - votre serviteur qui a liquidé son portefeuille action au début de 2007 leur dit "Merci" - et la présence régulière de nombreux détracteurs à titre professionnel sur ce forum ne font que renforcer cette conviction :

"Si l'existaient des imbéciles parmi les épargnants - ce que je ne crois pas - les perdants le sont le plus souvent en raison de leur excès de confiance en la nature humaine. Et le goldeux est par nature porté à la prudence. Est-ce réellement un défaut en cette période ?

3 - L'or est déjà fort cher

Cette appréciation souvent catégorique et portée avec autant de certitude par les gestionnaires de l'argent des autres doit bien souvent à un fait concret. L'or est un bien mauvais support professionnel. Ses circuits rapportent peu aux intervenants. Pour des très nombreuses raisons que l'on aura pas le temps de reprendre ici.

Revenons au fonds concernant la survalorisation éventuelle de l'or. Il nous est très difficile d'argumenter sur ce sujet en période d'instabilité monétaire majeure - et nous y sommes depuis le milieu de 2007. Car dans de telles période, la volatilité est considérable sur toutes les classes d'actifs ...

Rappelons simplement les faits suivants :
- la valorisation des années 1990 correspondant à un point bas historique et un point haut sur la valorisation et la confiance dans les instruments monétaires. Et oui en cette période l'or était à la portée de tous dans les pays de l'OCDE. Cela ne correspond en aucune manière à sa réalité historique. Ceux qui en ont profité sont riches. Mais le passé est le passé ...
- L'or est susceptible de baisser mais ne rêvez pas trop à une baisse massive. Les infusions massives de capitaux dans le système financier vont rapidement avoir des conséquences sur la valorisation du métal précieux. L'or est désormais cher et il pourrait l'être rapidement beaucoup plus si nos monnaies occidentales baissent comme elles le devraient vis-à-vis des zones à surplus massifs. Lorsque cela sera le cas, le métal jaune sera à nouveau inabordable pour la plupart. En tous les cas dans nos pays. A vous de voir.

4 - Rien ne vaut la pierre

L'or est bien souvent mis en parallèle avec l'immobilier. Tant qu'à ne pas entrer dans les classes d'actifs non financiers, pourquoi effectivement ne pas privilégier l'immobilier. Effectivement la comparaison a un sens. Car ce sont deux remparts contre la destruction monétaire. Chacun à sa manière.

Sur ce point, je vous invite à comparer cependant à noter les points de convergence mais également les points de divergence :

a - l'immobilier a besoin d'un levier monétaire considérable. La période de destruction monétaire à laquelle nous avons assisté permis son développement au delà de tous les espérances. Cette machine fonctionne désormais à rebours.
b - l'immobilier possède une rentabilité. Vrai mais en contrepartie ses couts de possession sont élevés, la qualité du support fiscal est également sans comparaison et sa liquidité est des plus médiocres ...

5 - le marché de l'or est confus et opaque

C'est non une vérité en soi mais une vérité partielle liée à la décision des autorités politiques internationales de démonétiser l'or. Depuis sa démonétisation et en dépit d'une bonne résistance des autorités nationales - les particuliers français restant des détenteurs importants - l'or ne jouit plus d'un véritable marché dans notre pays.

Ce sont désormais les numismates et les agents de change qui assurent ce marché, les banquiers ne le faisant que sous la contrainte. Pour autant, hormis ce prisme déformant, ce prime déformant - il est curieux de confier la constitution de son patrimoine à des collectionneurs .. - le marché de l'or reste simple à l'image du métal jaune lui-même.

La contrefaçon est détectable à l'œil ou à la balance et les opérateurs sont, dans leur domaine, des professionnels compétents, honnêtes et largement aussi surveillés que les banquiers.

Rassurez-vous sur l'essentiel. Il est beaucoup plus difficile de tricher sur le commerce de l'or physique ... que maquiller un bilan bancaire dans la période actuelle.

6 - L'or est imprévisible - sa "volatilité" est excessive

Remettons les choses en perspective.

Actuellement toutes les classes d'actifs sont touchées par une "volatilité excessive", preuve si c'était encore nécessaire d'une crise monétaire d'ampleur mondiale. La volatilité actuelle est d'abord celle des instruments de mesure, les monnaies, et non celles des actifs eux-même.

Pour autant, reconnaissons que l'or fait preuve d'une volatilité particulièrement forte ... Cette volatilité tient à la présence d'un petit nombre d'opérateurs - sans intérêt industriel - et disposant des instruments nécessaires à la manipulation, à la marge évidement, des marchés des métaux.

Le fait est que ces opérateurs sont des banques et qu'ils bénéficient du soutien tacites des autorités monétaires ... Soyons clairs, cette volatilité est tout autant entretenue que sa stabilité fut au contraire maintenu durant les périodes où la monnaie fut monnaie (étalon-or).

Une simple décision des autorités monétaire ferait de l'or un "store of value" d'une remarquable stabilité ... Sans même mettre le marché sous tutelle ...

Mais une telle décision - par la suppression des interventions des acteurs privilégiées - mettrait également en évidence la dépréciation persistante de valeur de la plupart des instruments monétaires.

De fait en l'absence d'une remonétisation de l'or - même partielle - il nous faudra vivre avec cette forte volatilité. Mais rappelons-le, comme nous venons de le dire, cette volatilité caractérise tout autant les supports monétaires que le métal jaune lui-même

7 - Mon banquier n'aime pas l'or - car il ne rapporte rien

Certes c'est exact. Votre banquier n'aime pas l'or.

Demandez à votre responsable d'agence de vous procurer de l'or physique et de vous fournir un coffre adéquat, et vous aurez presque immanquablement, au mieux une moue, au pire un refus. En ce cas je vous invite à lui communiquer l'offre faite sur ce sujet par un de ces concurrent en prenant soin de préciser qu'il ne vous demande, en contrepartie, que le transfert de votre compte courant.

L'affaire sera réglée et vous pourrez passer vos transactions par lui. Y compris la livraison en mains propres à votre agence. Votre banquier n'aimera pas plus l'or mais, comme c'est un bon commerçant, il vous fera croire le contraire.

La question est bien sûr de savoir pourquoi votre banquier n'aime pas l'or.

Serait-ce parce qu'il ne vous rapporte rien ? Ou parce qu'il ne lui rapporte rien.

Sur ce point je vous invite à :
- examiner le rendement réel de votre épargne - en termes de pouvoir d'achat - durant ces dix dernières années. Sans vous réfugier dans les statistiques officielles d'évolution du côut de vie. Vous souvenez-vous du prix de la baguette et du litre de lait en 1998 ? Ramenez ce prix en Euros et faites un rapide calcul du rendement net nécessaire pour maintenir le pouvoir d'achat de votre épargne,
- vous interroger sur l'impact d'une monnaie inflationnistes pour respectivement le préteur ordinaire, l'emprunteur et le banquier ...

Question subsidiaire "Comment auraient évolué ces différentes positions, celle du préteur, de l'emprunteur et du banquier si la denrée prétée avait été un métal précieux ?" Et si vous en avez le temps rajoutez l'état à votre équation !

8 - L'or est difficile voire dangereux à stocker

L'or possède un rapport prix/volume particulièrement favorable. Et sous réserve de ne pas stocker vos avoirs sous forme de pièces à primes élevée, le métal jaune est absolument indestructible. Et donc peu exigeant en termes d'entretien. Contrairement à votre mobilier Louis XV.

Si ne vous possédez qu'un faible patrimoine, oubliez-le dans un tiroir, plutôt au fond tout de même ... Et l'affaire sera fait ! Si votre patrimoine est plus conséquent, un coffre en banque est peu couteux. Et nos régimes politiques ne tourneront pas à la confiscation en quelques mois. En attendant cette issue tragique à laquelle votre serviteur ne souscrit pas, seuls les goldbugs plus paranoïaques le conserveront à domicile. A leurs propres risques !

9 - l'or est contraire à l'intérêt public

Encore une idée répandue qui ne tient pas à l'analyse. Le métal jaune - par la fascination qu'il a parfois exercé sur l'humanité - invite effectivement à l'épargne. Et dans certaines situation à la thésaurisation. Aussitôt qualifiée de stérile ...

Pourtant en présence d'un outil de stockage de la valeur fiable, des peuples dépensiers peuvent retrouver la vertu de l'épargne.

Au regard de l'effroyable gabegie collective des pays de l'OCDE qui ne préparent ni leur avenir ni même la simple retraite de leurs anciens, l'or est d'une singulière modernité.

Et rappelons sur le fonds qu'il est possible de prêter en or ... et de verser des intérêts sur une monnaie gagée sur l'or ... Ce fut le cas des pays occidentaux durant le XIXeme siècle. Et beaucoup de penseurs ont fait de la stabilité de l'étalon métallique l'un des facteurs essentiels du remarquable parcours de notre continent durant cette "age d'or".

Évidement au vu du parcours des deux derniers emprunts français libellés en or, Pinay et Giscard, on peut comprendre que désormais les autorités monétaires ne soient pas pressées de voir le métal jaune reprendre du service ... Et même si les détenteurs d'or d'épargne se plaisent à y penser, l'or ne doit être perçu que pour ce qu'il est, une source de vérité monétaire indispensable à la qualité du système monétaire ordinaire.

Ce de point de vue, l'or est aussi propice à l'intérêt public que le policier et le juge sont utiles à la paix civile. Dans dans la mesure où l'or est à le meilleur thermomètre de la qualité des instruments monétaires.

Faisant apparaitre - bien mieux que des indicateurs de cout de vie à la fois contestables quant à la méthode et souvent manipulés à outrance, la destruction de valeur des instruments monétaires. Et offrant surtout à l'épargnant rebelle une alternative efficace à la confiscation de son bien par la destruction monétaire.

Comme tout les grands argentiers, Bernanke le répète à l'envi : "Je surveille l'évolution du cours du métal jaune". Car rien n'est plus ruineux pour la réputation d'un banquier central adepte de la "monétisation" - une création de monnaie sans contrepartie - qu'une fuite vers les métaux précieux. De là à être tenté d'influer sur son cours ....

10 - Seule la remonétisation de l'or lui permettra de reprendre une place de choix

C'est un argument souvent retenu par nos amis banquiers pour en souligner le caractère irréaliste de l'or monétaire et replacer l'or à sa place, située au rayon des antiquités dorées ... Et pourtant le dossier ne tient pas et point n'est besoin de spéculer sur le pire pour confier une part de son épargne au métal jaune.

A sa valorisation actuelle, le stock d'or planétaire représente moins de 5 % de la masse des emprunts obligataires de la planète et donc une très faible part de la valorisation de sa fortune désormais considérable.

Au vu de la faiblesse des ressources en métal du sous-sol de notre planète désormais quasiment tarie, un simple retour en grâce partiel du métal jaune parmi les réserves de change des nouveaux pays riches, une crise monétaire majeure désormais prévisible dans l'un des grands pays de la planète pourraient déclencher une remontée des cours vers des niveaux qui la qualifierait à nouveau pour ce qu'elle est, le lieu de stockage par excellence des grandes fortunes privées.

Au regard du capitalisme sauvage qui a étreint l'Asie, l'Europe centrale et l'Amérique du Sud depuis une vingtaine d'année, le métal jaune a de l'avenir devant lui quelque soit l'évolution du système monétaire.

L'or est sans rendement. Mais les rendements servis par le marché obligataire en période de désordre monétaire sont autant de trompe-l'oeil ... et ce n'est de toutes façon pas ce que lui demandent les grandes fortunes.

Alors que vous fassiez partie des plus riches ou que vous souhaitez maintenir le pouvoir d'achat de votre épargne au delà de quelques années sans pour autant prendre le risque conséquent de l'investissement, qu'il soit immobilier ou en entreprise ou celui, moindre mais non négligeable, du marché obligataire, ne négligez pas l'or dans vos réflexions.

Comme le faisait remarquer une gestionnaire de patrimoine professionnel allemand, les temps ont bien changé. Désormais il est impensable de rédiger une copie patrimoniale sans intégrer l'or. Vous n'avez aucune chance d'emporter le client ...

O tempora o mores!

jeudi 23 octobre 2008

Un article passionnant

Un article court et passionnant de Scott Reynolds Nelson, professeur d'histoire ... Sur la crise de 1873 et la "longue dépression" (1873-1896).

En substance, les comparaisons faites entre la crise de 1929 sont bien sur oiseuses sinon carrément contreproductives. Car entre la grande crise de surproduction du géant industriel enserré dans une politique monétaire restrictive et l'empire décadent vivant du crédit de ses fournisseurs nous ne sommes ni de près ni de loin dans un remake du scénario des années trente.

En revanche la comparaison avec la crise de 1873 qui démarre par un enrichissement sans cause sur la base d'UNE TRÈS LARGE SPÉCULATION IMMOBILIÈRE dans un empire décadent, l'Autriche sur fonds de montée en puissance d'un grand concurrent au delà des mers, les US ... Est des plus intéressantes.

La mauvaise nouvelle tombe rapidement. La crise mit longtemps à se résorber. Mais certains d'entre vous sur ce forum sont plus lucides que les analystes des banques et moins menteurs qu'un porte-parole gouvernemental ...

D'abord une ressource en français

http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_D%C3%A9pression_1873_%C3%A0_1896

Ensuite les commentaires de l'historien en VO-US :

"As a historian who works on the 19th century, I have been reading my newspaper with a considerable sense of dread. While many commentators on the recent mortgage and banking crisis have drawn parallels to the Great Depression of 1929, that comparison is not particularly apt. Two years ago, I began research on the Panic of 1873, an event of some interest to my colleagues in American business and labor history but probably unknown to everyone else. But as I turn the crank on the microfilmreader, I have been hearing weird echoes of recent events.

When commentators invoke 1929, I am dubious. According to most historians and economists, that depression had more to do with overlarge factory inventories, a stock-market crash, and Germany’s inability to pay back war debts, which then led to continuing strain on British gold reserves. None of those factors is really an issue now. Contemporary industries have very sensitive controls for trimming production as consumption declines; our current stock-market dip followed bank problems that emerged more than a year ago; and there are no serious international problems with gold reserves, simply because banks no longer peg their lending to them.

In fact, the current economic woes look a lot like what my 96-year-old grandmother still calls “the real Great Depression.” She pinched pennies in the 1930s, but she says that times were not nearly so bad as the depression her grandparents went through. That crash came in 1873 and lasted more than four years. It looks much more like our current crisis."

La suite est ici:

http://chronicle.com/temp/reprint.php?id=477k3d8mh2wmtpc4b6h07p4hy9z83x18

jeudi 16 octobre 2008

Oracle du marin belge

Depuis près de deux ans, j'anticipe une crise monétaire particulièrement grave. Et depuis quelques dix huit mois, j'essaye de vulgariser cette notion particulièrement complexes sur les forums bien bruyants (le terme est faible) de boursorama ...

Plus le cœur à élaborer désormais des diagnostics élaborés.

Sachez simplement que soigner la crise monétaire par l'injection de crédit c'est un peu comme soigner l'obésité en changeant la recette de la pâtisserie.

On risque tout simplement d'aller à l'infarctus financier.

Le basculement d'une part considérable du sur-endettement systèmique (là le mot prend tout son sens) des acteurs bancaires aux autorités publiques ne résout pas le problème et va simplement déclencher des "run" monétaires autrement plus dommageables que les run bancaires ...

Carnage sur la dette souveraine, l'autre nom des emprunts d'états noyés sous les appels à crédit des états-pompiers. Et runs sur les monnaies en commençant par les plus fragiles. Celles qui sont dépendantes de flux privés importants. A l'est de l'Europe notamment. Car c'est désormais au COMEX que cela va se passer.

Et les marché-action vont devenir très rapidement une préoccupation secondaire.

NE DITES PAS QUE VOUS N'AVEZ PAS ÉTÉ PRÉVENU.

Certains expliquent, justifient et argumentent. D'autres font de leur statut, économiste de banque ou pire, télévisuel ou gouvernemental le socle de leur légitimité. Ce sont pour reprendre l'expression récente de Marc Faber concernant "le meilleur économiste du Royaume-uni", Gordon Brown, d'authentiques clowns.

jeudi 9 octobre 2008

Inflation, déflation, comprendre

Je ne rouvrirai qu'à la marge le débat largement épuisé de l'inflation et de la déflation pour soulever un point relativement occulté à ce jour par les analystes, Le risque de voir zone Euro et US diverger largement dans l'évolution de leurs dérives monétaires.

Comme l'a fait remarqué Loïc Labadie sur son propre blog, l'effondrement d'un système de spéculation basée sur la dette privée est très largement déflationniste. La dette des opérateurs publiques est en revanche structurellement inflationniste sous réserve évidemment qu'ils aient accès à la planche à billet.

Si on doit admettre que des phénomènes similaires perturbent les équilibres financiers et monétaires aux US et dans la Zone Euro, la structure des endettements des deux zones sont très différents.

Le poids de la dette privée est considérablement plus élevé aux US. Elle est également plus fragile et moins règlementée. De plus une part importante de la dette publique, celles des collectivités locales, des états et de tout le parapublic est structurellement et politiquement très proche de la dette privée. C'est à dire éloignée des circuits de création ou de refinancement monétaire.

De ce point de vue, il est envisageable que ce soit paradoxalement l'Europe qui dispose in fine des moyens de "reflation" de ses circuits économiques et financiers, les US sombrant progressivement de la désinflation - nécessaire - à une déflation incontrôlable. Au moins pour quelques mois très cruels.

C'est peut-être bien cela que les marchés pricent en soutenant activement le dollar. Au vu de l'effondrement des prix immobiliers notamment aux US, et sur la base de la théorie de la parité des pouvoirs d'achat et de l'incapacité politique de l'état fédéral à assumer réellement une quelconque politique de soutien, il est logique que le dollar se renforce vis-à-vis de l'Euro.

C'est désormais en tous les cas mon analyse. Ce facteur est un soutien de la monnaie de réserve peut-être même aussi puissant que ceux évoqués par les analystes. Et qui ont évidemment toute leur pertinence.

mardi 7 octobre 2008

le syndrome de Reykjavík

le syndrome de Reykjavík. De quoi s'agit-t'il ?

Une très grave affection touchant les pays dont le système bancaire a cru très au delà de la taille du système économique. En clair dans ces pays, le système financier s'est mis à vivre de façon autonome, bien au delà des besoins de financement de son activité propre.

En quoi est-ce un problème, me direz-vous ? Et bien faisons bref.

En explosant tous les compteurs comme le font les banques islandaises, les dirigeants de ces groupes ont vraisemblablement permis aux pays d'engranger une activité économique non négligeable. A certain de travailler voire de gagner souvent très généreusement leur vie.

Mais ils ont mis leur pays sur la table comme un joueur engageant le chateau familial. En clair lorsque une seule banque de votre pays fait plus de six (6 yes) fois le PIB du pays et que l'activité bancaire représente 13 fois les PIB, le moindre secousse du système bancaire peut mettre à mal le système financier.

Et lorsque ces engagements ont été réalisés de manière désordonnée, c'est l'ensemble du pays qui peut tomber dans un effondrement monétaire sans précédent.

En quoi ce "syndrome de Reykjavík" nous concerne-t'il ?

Et bien c'est à ce niveau que j'ai besoin de votre concours, selon mes informations les engagements bancaires des trois premières banques belges représentent respectivement 250 % (Fortis), 170 %¨(Dexia) et 100 % (KBC) du PIB belge.

La situation est bien sûr beaucoup structurellement sérieuse encore en Irlande ou encore en Espagne où ce sont les fondamentaux long terme qui ont besoin d'être refondus et ce n'est pas qu'une figure de style. Mais ne nous leurrons pas un risque considérable pèse sur tous les pays hébergeant une activité bancaire considérable y compris dans des pays présentant des cash-flow positifs ...

Les engagements bilantiels de BNP et de Deutche Bank sont - selon mes informations - de l'ordre du volume du pays qui héberge leur holding. Et que dire de la Suisse dont les deux acteurs principaux concentre des engagements représentant à eux-seuls près de huit fois le PIB national.

Soyons clair. Si je reste relativement serein concernant les engagements des organismes bancaires français, je m'interroge sur les grands acteurs du secteur de l'assurance. Sans donner de noms évidemment.

Et vous invite à regarder l'évolution de nos monnaies avec un regard différent.

En cas de présence massive d'actifs foireux au bilan - une quasi-certitude pour les banques suisses et belges - le poids considérable des actifs foireux dans le bilan du secteur de la bancassurance aura des conséquences considérables sur le train de vie des pays concernés.

Il faudra recapitaliser les banques ou voir la taille du secteur s'effondrer à la suite de la disparition des capitaux propres. Face à un tel tsunami, il n'existe que deux solutions.

Soyons clairs voire carrément schématiques. Soit on fait payer le citoyen soit le système monétaire fait la soudure en monétisant la recapitalisation du système bancaire.

Les montants des pertes concernées sont tellement considérables qu'il peut probable que la solution fiscale soit autre chose qu'une vision de l'esprit.

Tout particulièrement en pleine récession. C'est donc à une dévalorisation progressive de l'Euro (moindre que le dollar évidemment) et d'ailleurs également du Franc Suisse qu'il faut vous attendre vis-à-vis des monnaies tierces. Vous êtes prévenus.

mercredi 24 septembre 2008

Message à un épargnant débutant ...

Ce message a été adressé un épargnant souhaitant - selon ses propres mots - investir dans l'or. Nous avons été frappé par la confusion dans le vocabulaire employé par cet épargnant visiblement perturbé par la confusion verbale régnant sur le marché de l'épargne. Cette confusion n'est-elle que verbale ....

Les conseils ne valent qu'en fonction du contexte ...

Et là nous n'avons rien sur toi, tes attentes, ta situation patrimoniale, tes horizons de placement ou encore ton gout pour le risque ...

Tu parles d'or physique "à titre d'investissement". Le terme est surement mal choisi. L'or peut être un placement spéculatif ou encore un moyen d'épargne mais surement pas un investissement.

Si tu est épargnant court terme, c-a-d que que tu souhaites que cette somme passe l'épreuve du temps sans risque, place en Euros. C'est simple et sans bavures ...

Si tu est épargnant long terme, c-a-d que que tu souhaites que cette somme passe l'épreuve du temps sans risque, l'or a largement son intérêt a en cette période quoique son espérance de rendement soit faible ...

C'est l'assurance par excellence sans risque de contre-partie. Celle qui passera réellement sans risques tous les évènements majeurs qui malheureusement sont le lot commun de l'humanité ...

Si tu es spéculateur tout autant qu'épargnant, tu peux tenter un pari spéculatif sur le métal jaune. C'est un pari sur l'incapacité de l'humanité de traiter la dégradation actuelle du système monétaire ou celui du système bancaire dans des délais et/ou des conditions raisonnables. C'est hélas un pari raisonnable.

Mais attention, tout cela n'a rien à voir avec l'investissement. Réfléchis bien au sens que tu donnes aux mots. Et si tu souhaites investir, tu dois changer de perspective.

L'investissement se construit sur des bases tout à fait différentes. Un logement qui rapportera XXX Euro par an. Un titre boursier avec ses coupons. Ou pour les plus riches et les plus patients, une start-up avec ses espérances de Bingo à 5 ou 10 ans.

Le maitre-mot de l'investissement est rentabilité. L'investissement implique la clarté et beaucoup d'informations. Le maitre-mot de l'épargne est solidité. L'épargne implique la confiance et rien qu'elle ...

L'épargne sert à E-P-A-R-G-N-E-R. Pour plus tard. Les banquiers a essayé de faire croire que l'on pouvait faire l'un et l'autre, investir et épargner, ensemble ... On a vu le résultat.

Alors, investissement, épargne longue ou court terme, choisis bien les mots que tu emploies. Choisis ta démarche. Et AMHA ne n'aventures pas sur des produits mixtes. C'est eux qui sont entrain de "crasher" notre belle planète financière ..

mardi 23 septembre 2008

Le bébé et l'eau du bain (ne pas jeter ...)

Comme certains d'entre vous d'entre vous je suis "bear de bear". Et ce depuis le début de la crise ayant soldé mon immo fin 2005 plus par obligation que par conviction. Puis, sur la base de l'analyse, mon portif PEA fin 2006 et mon portif action début 2007.

J'ai ensuite pris progressivement une position "bear" sur les marchés via des certifs bear, du gold et le reste en liquidités court terme. Dont une part à la Poste, c'est dire que votre serviteur est - utilement à ce jour - un peu parano.

Pour le reste, je pense qu'il ne faut pas se tromper de casting. Crise financière il y a, crise monétaire de façon certaine désormais. Pour autant ne jetons le bébé avec l'eau du bain ...

AMA la crise bancaire systémique ne guette pas la banque française ni allemande ni celle du nord de l'Europe.

Certes les placements malencontreux des banques allemandes (et on pourrait citer les néerlandaises et belges) sont de notoriété publique.

Certes quelques banques françaises ont misé - dans un mélange paranoïaque de croissance externe et d'internationalisation à contre-temps - sur les mauvais chevaux au dépens de leurs réseaux provinciaux si précautionneux...

Au final je ne donne pas lourd de la capitalisation boursière de la profession prise dans son ensemble à 2/3 ans. Son poids dans la celle des places financières de la zone Euro sera vraisemblablement inférieure à sa moyenne historique. Et peut-être même proche du zéro des cartes marines pour une bonne part d'entre elles au Sud de la zone. Ces dernières bénéficieront du secours des états concernés. Cela s'est fait dans le passé et se refera. Et il sera vraisemblablement temps de rentrer ...

Pour autant quelque soit la faiblesse de valeur résiduelle du système bancaire, l'absence de déficits extérieurs, la capacité structurelle à épargner du Nord de la zone Euro (largement supérieure à celle du Japon actuellement) sont autant d'atouts pour que le système passe - le cas échéant avec le concours de la BCE - l'hiver au chaud. Sans défaillance majeure, je n'ai pas dit sans défaillance ...

Attention donc à ne pas se tromper de cible quant à ses angoisses et ses enthousiasmes.

S'agissant des membres de l'OCDE la crise ne sera systémique que dans les pays présentant un bilan extérieur très négatif. A savoir des déséquilibres majeurs des balances extérieures non résorbables rapidement et un taux d'épargne privée faible. Ce n'est pas le cas de la zone Euro.

Bien sûr, rien n'est totalement rose dans le périmètre Euro. L'état italien, l'Espagne, la Grèce et l'Irlande, pour ne citer qu'eux, sont en situation critique au même titre que le Royaume-uni et, à tout seigneur tout honneur, les US. Et dans ces pays tout est possible même le pire. Et je vous passe un florilège de pays de l'Est européen que rien ne sauvera de l'intervention du FMI, pour peu que ce dernier survive.

En conclusion ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.

La crise économique sera pour tous. Le diner des sur-capacités industrielles sera servi à tous. En revanche si la crise financière va détruire ce qui reste de capacités financières dans certain pays, elle épargnera les prudents qui verront leur épargne largement bénéficier de la remontée du cout de l'argent et de nombreuses solderies s'ouvrir ici et là sur les marchés financiers. Ceci compense bien cela ...

Dans ce panorama le précieux métal jaune a-t'il un rôle à jouer sur les marchés ? Oui mais il n'est pas en Europe.

Bien sur, dans un contexte comme le notre celui de la zone Euro, l'or peut peut être un outil parmi d'autres pour protéger l'épargnant de l'inflation.

Car bien sûr nous ne serons pas épargné pars l'inflation quand la communauté europeenne devra porter secours à son club Med. Par des aides spécifiques qui seront indispensables au sauvetage, ici de l'intégralité du système bancaire (Irlande), là de l'ensemble du système para-bancaire (Espagne).

Mais sur la zone Euro, il y a fort à parier que les comptes monétaires soient finalement - sous réserve d'une fiscalité raisonnable - d'un rendement suffisamment décent pour rendre l'alternative du métal précieux sinon caduque du moins discutable.

Mais s'arréter à l'appréciation de l'or aux frontières de la zone Euro, c'est clairement faire une lourde erreur d'appréciation ..

Prendre une position-or c'est d'abord tenter un pari spéculatif sur les errements de politique monétaire de nombreux pays d'Asie et du moyen-orient.

Par le pegging (j'invite ceux qui n'ont pas saisi de lire et relire sur le sujet), ces pays mettent l'ensemble du système monétaire internationale en péril. Et surtout détruisent en permanence l'épargne privée de leurs ressortissants, celle publique de leurs banques centrales.

Si cette attitude est justifiable en période de croissance forte, elle devient véritablement irresponsable en période de retournement.

Les pays qui ont fait le choix de la dépréciation monétaire forcée, Chine et golfe en tête (je vous fais grâce de la liste) vont remettre l'or au centre de la table. Willy-nilly.

Par l'épargne privée et même dans certains cas par l'"épargne publique, celle des banques centrales. Évidemment c'est à ce niveau très symbolique que se joue le plus gros de la partie.

Celle-ci ne fait que commencer.

lundi 8 septembre 2008

Fannie et Freddie, l'avant dernière digue vient de ...

Avec la prise en charge par le gouvernement US du bilan de Fannie Mae sur ses propres comptes, l'avant-dernière digue vient de rompre sous la pression ...

Plus précisément, le gouvernement américain, devant l'imminence de la rupture, vient d'ouvrir lui-même la brèche dans l'avant-dernier rempart avant l'envahissement définitif !

L'image est celle d'un marin du plat pays fréquentant bien souvent les eaux néerlandaise .

Qu'a fait RÉELLEMENT le gouvernement américain hier ?

En 2007, devant l'effondrement du marché privé du mortgage, la revente essentiellement à l'étranger des créances immobilières US, suite au terrible naufrage des subprime, le gouvernement américain prend deux mesures discrètes :
1- il fait verser par une agence fédérale 50 milliards de dollars discrètement à Countrywide pour que celui-ci continue à jouer spécifiquement la carte de l'immobilier pour les pauvres dans un marché totalement déserté,
2- il met la pression sur les agences fédérales en charge pour que le marché du refinancement hypothécaire ne s'effondre pas. En pratique évidement c'est bien sûr une sorte de garantie d'état sans le nom ...

Le procédé évoqué fait dire à un analyste US de la BNP avant l'hiver que c'est une nationalisation de fait du secteur que l'on assiste... Il a raison. Évidemment.

Que se passe-t'il aujourd'hui en 2008 ?

C'est l'étape suivante. Après l'effondrement du système privé, nous arrivons à l'étape ultime, la mise sur la table officielle de la garantie fédérale souveraine - et pas seulement celle des états qui aurait pu se justifier dans un autre contexte, moins dramatique - derrière le grad Monopoly immobilier américain.

Pourquoi est-ce grave ?

Oui. Parce qu'en matière financière, la confiance est essentielle. Elle est ni mesurable ni quantifiable. Quelque soit les efforts de "cotation" désormais risibles des "agences" ...

L'échelon de mesure postule en étalon de sécurité financière, la signature souveraine de l'état US. Or il aura fallu moins de dix huit mois pour que le gouvernement fédéral abatte sa dernière carte sur le dossier pourri de l'immobilier.

De l'échec du financement purement privé à la mise en échec des agences ...

Miné par le faisceau conjoint :
1) d'une incapacité politique à lever l'impot,
2) d'engagements de dépense qu'il ne pourra remettre en cause (guerres, dépenses sociales massives,
3) d'un repli des US sur ses communautés essentielles (elles sont locales),
le pouvoir politique américain ne va pas être en mesure d'assurer la pérennité monétaire.

La montée des taux ne va pas tarder. Et spectaculairement sur la zone dollar. Je peux me tromper et en serai ravi. Quoique...

Et oui les US vont faire face au "mur de l'argent". Tout simplement.

Le paradoxe historique est que ce "mur de l'argent" n'est pas celui des "200 familles" de 1936 mais celui d'une alliance bien hétéroclite des tous les épargnants de la planètes, communistes chinois en tête.

mardi 12 août 2008

le cocktail patrimonial du marin belge

De retour de vacances cela fait du bien de revisiter ses propres options patrimoniales à la lumière des évènements récents. Je vous fais part d'un schéma personnel et non sans risque et suis prêt au débat si vous le souhaitez.

L'erreur est humaine mais pour l'instant pas trop de gadin sur cette structure de patrimoine qu'il me faudra surement corriger à l'avenir. Car rien n'est assuré. Et heureusement pas même le pire :) Passons au fonds d'abord.

A mon sens les hypothèses macro-économiques de base n'ont pas changé depuis 18 mois.

L'environnement économique et financier mondial s'est retourné depuis le début 2007. Il a fallu plus de six mois aux les plus sagaces pour comprendre. Quant aux autres, ils font et feront les frais du retournement du cycle business en cours. Il y aura toujours des sourds, des aveugles et des enthousiasmes intéressés ...

L'espèce humaine a préféré financer et construire à très grand prix un parc immobilier considérable dans les pays déjà largement construits à natalité indigène faible (et oui nous !). Durant la même période de nombreux secteurs importants ont été largement désinvesti. La planète se relève avec la "tête de bois" de cette allocation inefficace de ressources.

N'évoquons que pour mémoire l'autre grosse absurdité é-c-o-n-o-m-i-q-u-e de l'époque qui veut que de biens d'usage courant fassent le tour de la planète pour se retrouver dans les garde-robes et même les garde-manger. Gageons que l'absurde pomme chinoise vendue à Paris moins cher que celle de l'Eure est désormais du passé. Notre planète ne supportera pas cette gabegie logistique monstrueuse de transports sans queue ni tête. Et non les salaires asiatiques ne justifient pas tout !

Au final troisième et énorme ineptie, des pauvres (asiatiques en tête) se retrouvent à la tête de créances considérables et pour une part insolvables auprès de riches pays de l'OCDE. Rappelons qu'un pauvre qui prête une somme non remboursée est encore plus pauvre. Il pourrait également être enclin à changer d'attitude et passer de la déférence à un autre état psychologique (colère notamment).

Ce qu'il faut retenir est simple. Nous sommes au début d'un coup de chien et d'une crise massive des engagements multilatéraux. Une crise monétaire.

Dans ce contexte c'est le maintien et non l'accroissement de son patrimoine en termes réels qu'ils faut viser. L'argent version 2010 sera bien différent de celui de la fin des années 90 ou encore celui de la période 2004/2007. Il est dur à gagner et si facile à perdre.

Le marin belge vous propose son cocktail-maison. Il s'agit d'une allocation MT. En espérant qu'il réponde aux besoins de certains d'entre vous.

La recette comprend trois tiers en parts variables selon votre appétence pour le risque :
1- 1/3 en position(s) spéculative(s) à la baisse MT,
2- 1/3 en liquide ou monétaire court terme,
3- 1/3 en métal monétaire (ne cherchez pas, il n'y en a qu'un seul totalement monétaire).

Les paris longs sur les marchés action sont totalement absents du patrimoine depuis début 2007. Car :
- les rendements de la plupart des classes actifs sous-performent massivement leurs moyennes historiques durant les périodes de vrai mauvais temps,
- il s'agit bien d'une position défensive.

Je détaille les différentes positions prises.

1 - la position spéculative à la baisse,
Les marchés vont baisser. La plupart des classes d'actifs vont voir leur rendement baisser et nombre d'entre eux vont afficher des rendement négatifs parfois sur des périodes longues. S'il n'est pas facile de travailler directement des marchés peu liquides comme l'immobilier à la baisse, Il existe bien sûr de nombreux moyens pour jouer la baisse de de valorisation MT des marchés-action.

Peu spécialiste, je me suis arrêté sur des formules simples de certifs bear.

Mon conseil. Prenez un pari que vous êtes en mesure de tenir sur une durée suffisante. Pas nécessairement le plus juteux. Mais celui sur lequel vous avez les certitudes les plus fortes. Et accrochez vous. car la volatilité n'est pas à son terme bien qu'elle finira par disparaitre. Avec le moral des spéculateurs et surtout la disparition du soutien procuré par les banques centrales aux grands fauteurs de troubles... les banquiers imprudents et leurs amis de la finance dérégulée.

Puis-je me permettre quelques propositions de paris à la baisse :

* géographiques
- la zone "Sud de l'Europe",
- les US et/ou le Royaume-uni.

* sectoriels comme :
- le secteur automobile (reflux de l'investissement des ménages),
- l'équipement industriel (surcapacités) et les matériaux,
- l'immobilier et la construction (peut-être déjà un peu tard),
- les bancaires (ce n'est pas trop tard mais très politique car elles seront soutenues très largement...),

Et pourquoi un pari sur la baisse des matières premières industrielles ou un pari sur la livre (si vous avez un produit adapté je prends!).

Quelque soit votre pari, prenez-en un que vous comprenez bien !Cette position a vocation a être débouclée avec profit pour des actifs cotés lorsque plus personne n'entrera réellement sur ces marchés et que les rendements réels versés (les dividendes) seront compétitifs. On retournera sur les marchés-action. On en est loin.

2 - la position-cash
Il s'agit de la position la plus claire. En période de "credit crunch", "cash is king". Alors quelle que soit votre aversion pour les produits stupides pour investisseurs frileux et autres retraités, prenez-en ... En plus c'est très simple. Évidemment nous parlons bien de cash liquide ou liquidable à très court terme, et pas d'autre chose. Méfiez-vous des engagements sur des durées même relativement courtes.

Cette position vous permettra de faire des affaires que seul le véritable cash peut vous permettre :
- rachat d'actifs auprès de propriétaires aux abois,
- enchères publiques (le coté le plus malsain d'un credit crunch).

Ce sera votre dé bouclage. Ne soyez pas trop pressé. Il s'agit bien d'acheter au son du canon et via un intermédiaire patenté. Car vous serez dur, très dur, trop dur pour une négo directe !

3 - la position en métal monétaire
La déflation serait la conclusion logique de l'époque qui vient de se clore. Mais la tentation de toujours, celle de défausser la monnaie et donc en priorité l'épargnant, le grand absent du paysage politique, tous pays confondus sera forte. Et pas uniquement aux US. La destruction monétaire est massive en Asie et dans tous les pays qui font le choix d'arrimer leur monnaie au dollar...

Cette position en or est destinée à couvrir le portefeuille de cash contre la destruction monétaire éventuelle dans la zone Euro. Peu probable mais qu'il faut couvrir cependant. Mais également et surtout de jouer une carte spéculative, celle du mur de l'argent en Asie et ailleurs.

Les grands patrimoines de la planète vont devoir se protéger face à la tourmente monétaire et boursière, une fin-catastrophe de Bretton Woods II. En cas de vraie débâcle (déroute de systèmes bancaires asiatiques et Est-Européens et crashes monétaires associées), il n'y pas beaucoup d'alternative au métal jaune

Cette position a vocation a être débouclée avec profit pour de l'obligataire lorsque le "marché de l'argent" aura repris une tournure raisonnable. On en est loin. Très loin. Et vous serez à ce moment là peut-être près de votre retraite, l'age de l'obligataire serein.

Je rajoutera un dernier tiers, fait d'économie de train de vie. Car cela va devenir terriblement fashion !

Je n'y connais rien en matière financière et tout ceci ne vaut évidement pas conseil. Ce n'est donc qu'un simple avis de non professionnel, sans garantie de succès et avec les multiples réserves d'usage. Un avis à la bourso.

Bonne chance à tous

mardi 8 juillet 2008

Je suis désormais ultra-pessimiste

Le scénario-catastrophe, auquel j'avais souscrit avec quelques autres sur ce forum il y a maintenant près de 18 mois et bien sûr les économistes "bear" historiques, tous américains, commence hélas à prendre corps.

Il est désormais difficile d'être tout sauf ultra-pessimiste sur l'avenir du système financier.

Mes derniers contacts avec le milieu des dirigeants bancaires français via un proche m'a permis de toucher du doigt l'essentiel. La profession bancaire est visiblement encore très largement dans un déni très large, collectif et dangereux. Et les conséquences d'un tel aveuglement vont être effectivement catastrophiques sur le financement long. Qui va s'arrêter très tard ... Mais presque totalement pour quelques pénibles années.

Le fait d'avoir véritablement tout anticipé, sauf les taux de marché qui n'ont pas monté à ce jour au niveau projeté, et d'être en plus-value sur mes actifs n'est pas suffisant pour être enthousiaste. Il n'y a aucun plaisir à voir venir le crash.

Attention, le risque est clairement pour de nombreux membres des classes moyennes qui fréquentent ce type de forum de passer de la classe moyenne à la trappe des have-nots.

Ce sera le cas tout près de nous, le Royaume-uni et l'Espagne, dont la structure sociale est affaiblie par une immigration trop rapide, vont souffrir à la fois d'un chômage qui ne sera pas maitrisable et de situations financières intenables. Et plus loin les US qui vont, n'en doutez pas, se mettre à désespérer - même avec un excellent dirigeant - avant de comprendre enfin la nouvelle donne et de repartir.

La France dispose des moyens de passer la crise sans trop de dégâts. Mais elle va voir ses clients internationaux essentiels trinquer massivement.

Veillez à sécuriser votre cash pour les 3/5 ans qui viennent. Notamment si vous avez des responsabilités familiales. Ne soyez pas gourmand. Sécurisez vos avoirs et apurez vos dettes le cas échéant. Attention aux nombreuses classes d'actifs qui vont être les variables d'ajustements.

Pour l'instant la signature de la zone Euro reste solide. Alors ne prenez pas de risques inutiles. AMHA il est trop tard pour tirer parti des bulles. Il sera difficile d'en sortir lorsque les taux vont brutalement monter et les MPs industrielles baisser fortement. C'est la dernière étape. Elle ne devrait plus tarder.

Car il est inutile de spéculer sur la recapitalisation des banques et le retour de l'argent .... Ce ne sont pas les banques qui sont broke c'est tout simplement l'épargne mondiale nette qui commence à souffrir. Des sommes énormes ont été perdues définitivement car allouées de manière perverse. Dans des investissements excessifs (Asie) ou dans le financement de la surconsommation occidentale.

Soyons simples. L'argent commence à manquer. Et la manipulation des taux courts par certains ne changera rien.

Que l'on aille vers l'inflation ou la déflation, quelque soit le dénouement, l'argent va être cher pour quelques temps. Et il va être difficile de financer des projets longs dans les années qui vont venir. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur le secteur de l'énergie qui a besoin - contrairement aux autres MPs, massivement de capitaux pour déserrer l'étreinte.

J'aimerai une fois de plus avoir tort !

Bonne chance à tous.

jeudi 15 mai 2008

un gout de sushi et de nem-crevettes

Beaucoup sur les forums boursiers francophone cherchent des boucs émissaires pour la bulle sur les actifs dont le dégonflement commence à faire si mal. A nos amis banquiers US (et européens ...) et aux primo-accédants immobiliers des années 2000. Sur une bonne part de la planète.

Cette recherche de "bouc émissaires" se comprend d'un strict point de vue ÉMOTIONNEL. Mais comme toujours sur les questions financières il importe de porter un regard analytique sur ce qui s'est passé ces dix dernières années.

LISTE DES FAUSSES RAISONS DE LA BULLE :
- l'avidité des agences immobilière et des promoteurs ou encore l'envie de s'enrichir des ménages en dehors de son travail dans un pays à l'ascenseur salarial bloqué à l'entresol (les années Leroy-Merlin en France, Kingfisher ou Home depot au Royaume-uni et aux US),
- le désir irrépressible de faire une culbute salariale en fin d'année de nos amis banquiers d'affaires et autres phynanciers,
- la gestion irresponsable de Greenspan et la déregulation massive des marchés financiers.

Toutes ces raisons sont importantes (et notamment les deux dernières) mais également très largement SUBSIDIAIRES.

Le creuset fondateur des dernières bulles spéculatives (n'oublions la bulle Internet aussi vite les amis) c'est le fameux "savings glut" si bien théorisée par nos amis américains.

De quoi s'agit-il ? De l'augmentation massive de la "préférence pour l'épargne" (vous savez cette envie de de mettre des noisettes de coté plutôt que des grignoter sur le pouce) des asiatiques.

Cette "préférence pour l'épargne" s'est spectaculairement renforcée lors de la crise asiatique. Vécue à la fois très durement par certains pays et TOTALEMENT SOUS-ESTIMÉE PAR LES OCCIDENTAUX, elle fut également une humiliation pour tous, japonais en tête.

Ceux qui pensent que la venue d'un manager français à la tête du numéro deux de l'automobile nippon fut sans conséquence se trompent énormément. Ceux qui estiment que les chinois perçurent l'évenement - dont ils ne furent que marginalement les victimes - comme un épiphénomène font du "wishful thinking".

L'Asie est sortie de la crise traumatisée. Plus près de nous, les hiérarques russes, Poutine en tête, vécurent leur propre crise avec les mêmes sentiment.

La crise financière est à l'image d'une guerre, une humiliation insupportable doublée d'une catastrophe aux conséquences concrètes particulièrement amères.

En assurant le financement à jet continu et à très bon compte des US et de pans entiers de l'Europe, en Europe orientale surtout mais également au Royaume-uni et en Espagne (dette privée), Italie et France (dette publique), l'Asie cherche depuis plus de dix à se prémunir contre les crises les plus graves.

Son aveuglement dans l'épargne a rejoint fort opportunément l'envie de consommer atavique des américains (c'est une partie importante du fameux et très matérialiste "rève américain").
Beaucoup sur ce forums cherchent des boucs émissaires pour cette bulle immobilière dont le dégonflement va faire si mal.

L'Asie est sortie de la crise traumatisée. Plus près de nous, les hiérarques russes, Poutine en tête, firent la même analyse.

La crise financière est à l'image d'une guerre, une humiliation insupportable doublée d'une catastrophe aux conséquences amères.

En assurant le financement à jet continu des US et de pans entiers de l'Europe, en Europe orientale surtout mais également au Royaume-uni et en Espagne (dette privée), Italie et France (dette publique), l'Asie cherchait à se prémunir désormais contre les crises les plus graves.

Son aveuglement dans l'épargne a rejoint fort opportunément l'envie de consommer atavique des américains (c'est une partie importante du fameux et très matérialiste "rêve américain").

Désormais sur le déclin ces pays ont pris cet argent et l'ont fort mal dépensé. On connait la suite, une spéculation sur les nouvelles technologies, non dénuée d'intérêt pour la planète et surtout un formidable élan vers l'immobilier de pays marqués par une démographie endogène (celle des natifs) à un point bas historique.

L'issue de la rencontre de cette envie d'épargner A TOUS PRIX et de celle de consommer tout AUSSI IRRÉPRESSIBLE est hélas désormais prévisible.

Une période d'austérité, une austérité organisée - et gérée par le FMI - ou un véritable naufrage sans issue ni sans chaloupe.

En fait depuis l'été 2007 Les US sont entrain de s'appliquer à eux-même un régime inverse de celui qu'ils préconisèrent il y a tout juste dix ans, via l'artifice d'un FMI confortablement installé à quelques jets de pierre du pouvoir fédéral US.

Les asiatiques regardent et comptent. Dans leur propres monnaies et dans leurs propres idiomes. Mais l'issue de la crise ne fait désormais à mes yeux aucun doute. Une large redistribution des cartes. Avec ou sans panique. Mais pas sans larmes.

Tous comptes faits, cette crise a effectivement le gout de Sushi et de nem-crevettes. Et c'est le comportement des asiatiques - que l'on espère responsable et organisé - qui déterminera in fine, bien plus que les décisions de Greenspan - l'issue de la crise.

Une remontée significative mais continue et organisée des taux long terme serait le meilleur scénario. Mais il n'est hélas pas certain.

mercredi 14 mai 2008

la ligne Maginot

C'est de plus en plus clair !

Nous avons eu droit pendant quelques mois au discours sur l'inexistence de la soit-disant "crise financière" La crise n'existait en fait que dans la tête d'une poignée de bloggers aigris, cadres au chômage et autres retraités tenaillés par l'amertume.

Désormais il est de mauvais ton chez nos experts de nier l'évidence (un proche, banquier à haut niveau me concédait en privé que même sur la France pourtant protégée via l'Euro par l'ombre portée des exportations allemande l'argent se faisait rare ... Et cher).

Alors les résistants de l'optimisme béats se tournent désormais sur une autre forme de négation.

Le message à la mode à Wall Street, Londres et la Défense (mais surement pas à Stuttgart, Shangai, Milan ou Lille, lieux de l'économie réelle) consiste à nier non la crise financière mais l'idée même qu'elle puisse débouche une récession.

Recession oui, mais récession mignonnette sans conséquences douloureuses. Justes quelques victimes expiatoires avant la reprise de la fameuse marche en avant mondiale ...

Le cœur du message est désormais le suivant : "la récession n'est pas techniquement là (sous-entendant qu'elle sera partie avant qu'elle puisse techniquement apparaitre). L'Asie n'est pas touchée. Et la crise aura disparue avant d'avoir produit ses effet, sans risque de domino".

Bien sûr la plupart des lecteurs de ce forum ne sont pas dupes.

La recession est bel et bien là aux US, tellement patente que les américains eux-même dans leur grande majorité, l'ont déjà perçu dans leur entourage et/ou leur porte-monnaie.

Seule sa traduction en chiffres officielle masquée par le tripatouillage éhonté des chiffres de l'inflation et du chômage. Il suffit effectivement de truquer ces deux chiffres pour redresser une économie ... De papier.

La seconde partie de l'affirmation de nos perma-bulls de Wall Street est exacte. " L'Asie n'est pas touchée". Enfin pas dans ses mécanismes économiques (*).

Mais je rassure mes lecteurs, nous aurons bientôt droit à un bel exemple de mauvaise foi. Lorsque les volumes du transit maritime international commenceront à baisser sérieusement et/ou que les tensions géopolitiques surgiront, nous aurons droit au même discours...

Personne ne souhaite pas un refroidissement en Asie, pas plus les perma-bears que les autres. Ses conséquences seraient autrement plus fâcheuses qu'une crise de foi d'américains suralimentés au propre et au figuré, le défaut massif des américains sur leurs dettes privées n'étant pas sans risque géopolitique.

Cela n'empêche pas la lucidité.

La finance ce n'est pas le financement d'usines en Europe orientale en 1900 et autre canal de Panama ou plus récemment la gamme EuroTunnel et/ou dysney et autres plans Internet ...

C'est l'art terne et sans gloire des possibles et des rentables.

Rassurez-vous, messieurs les vendeurs de rêves imbéciles, gérants de fonds et autres banquiers sans tête ni mémoire, nous gardons trace de vos messages et conseils et saurons nous passer de vos services quand le temps de la mémoire sera venu.

Cordialement

Marin belge

(*) Concernant l'Asie, si l'économie ronronne toujours autant, touchant aux mécanismes financiers, c'est une autre affaire ....

Les prix de la grande exportations chinois sont désormais tels que les producteurs chinois préfèrent, quand ils peuvent, la commercialisation locale à l'exportation en Europe et surtout aux US ...

vendredi 25 janvier 2008

Confiance et épargne

En matière de monnaie et d'épargne, l'histoire humaine a connu toutes sortes de phases.

De la phase métallique qui nous a tenu jusqu'à la fin du XIXeme jusqu'au produit abstrait, sophistiqué et basé sur la confiance et l'expertise, le CDO ou encore "le fonds de fonds" dont certains d'ailleurs sont entrain de chercher le fonds. En passant par des produits simples et rassurants. Du livret A en passant par l'achat de titres sur Boursorama.

Ce que nombre de banquiers - y compris les grands argentiers anglo-saxons - ne semblent pas comprendre ou plutôt admettre, c'est que le système financier et monétaire est depuis près de douze mois (les prémices de la crise des subprimes) menacé.

Menacé dans ses fondements essentiels.

Par un manque de rendement des actifs ? Sûrement pas. Le moteur économique est en forme. La croissance mondiale se réduit. L'inflation grignote les marges réelles. Mais la création de richesses croit et perdure en dépit des difficultés.

Par un manque de confiance tout simplement !

La confiance est à ce point acquise que beaucoup oublient les risques associés à sa disparition et la galvaudent sans compter. Or comment la confiance pourrait-elle perdurer alors des monstruosités nous sont assenées dans ce domaine depuis plusieurs années. ?

Je vous fais grace de cette liste pénible qui commence avec le souflé manqué de la "nouvelle économie", puis l'affaire ENRON et plus récemment le placement éhonté de prêts techniquement non remboursables à des millions de familles. Et cerise sur le gateau leur revente sous forme de CDOs sur le marché.

En pratique, tout le monde le sait et personne ne le dit. LA CONFIANCE EST ENTRAIN DE QUITTER LES MARCHES FINANCIERS. Cet élément de confiance qui apparait justement comme une évidence jusqu'à sa disparition.

Je ne vous ferai pas l'analyse du phénomène, ni morale ni judiciaire. Mais le constat est là. Tout particulièrement dans le monde anglo-saxon.

Cette dégradation de la sécurité commence avec celle de la monnaie et les tripatouillages associés des chiffres de l'inflation et des taux d'intérêt offerts sur le marché.

Comment être confiant dans son épargne fiduiciaire lorsque les taux de l'intérêts ont été durablement en dessous de l'inflation durant près de quatre à cinq ans? Une malhonneteté collective. Mais dont l'économie va payer le prix.

Comment être confiant lorsque la fonction bancaire qui mélange désormais dans un subtil mélange le conseil et la vente, la gestion du crédit et le trading ? Provoquant des conflits d'intérêt comme autant de pousse-au-crime.

Les régulations ont sauté. Les verrous moraux sont sûrement également d'une autre époque.

Reste un système judiciaire dont chacun sait qu'il n'interviendra qu'a posteriori et qu'il ne réparera ni les préjudices financiers à leur niveau exact ni les dégats économiques collatéraux.

Dans une telle période, espérons que notre pays - et la zone Euro - seront trouver les moyens de maintenir cette confiance sans lequel l'investissement est tout simplement impossible. L'attitude des autorités monétaires est de ce point de vue essentiel.

Face à ce regain d'incertitude qui touche - au delà des produits d'ingénierie financière - également à l'essentiel, à savoir l'élément monétaire, je formule un pronostic.

La dématérialisation de la monnaie pourrait bien connaitre un surprenant retour en arrière. En souhaitant qu'il ne soit que très temporaire.

Je n'en suis à ce stade hélas pas convaincu. Le risque de régression du système monétaire et bancaire augmente désormais à chaque tentative de manipulation du dit système. Tout particulièrement aux US.

De l'honnêteté, messieurs !