mercredi 18 février 2009

Faudra-t-il choisir entre Euro et construction communautaire ?

Au vu des derniers éléments largement diffusés - et vraisemblablement manipulés en partie par les média anglo-saxons, il semble que l'affaire soit claire et entendue :

"L'Euro ne vaut désormais guère mieux que la livre britannique. Selon les analystes, les montants prêtés à l'Est de notre continent par nos banquiers, helvètes inclus, sont de nature à faire trébucher l'Euro."

Les marchés ne se sont pas privés depuis deux jours de spéculer comme à la parade sur ces informations. Qui ne sont comme toujours ni validées, ni vérifiées.

Il serait temps que Bruxelles dote l'ensemble européen d'une comptabilité financière digne, y compris dans la réalités de ses flux financiers privés ! Mais là n'est pas le cœur du sujet.

La question du moment, celle qui fait notamment trébucher la monnaie suédoise et vaciller l'Euro, est bien celle de la nature de la solidarité financière européenne.

Si l'on choisit de sauver le niveau de vie, hélas largement artificiel de nombreuses régions d'Europe via des mécanismes de redistribution massifs, l'Euro va perdre son statut de monnaie solide, l'inflation déraper. Et les problèmes réapparaitre plus aigus encore dans peu de temps.

Si l'on choisit de sauver l'Euro fort, c'est à un effondrement des monnaies slaves qu'il faut s'attendre. Et à celui vraisemblablement plus silencieux d'une bonne part du système bancaire européen. Tant au Nord qu'au Sud de la zone.

La solution se trouvera entre ces deux écueils. Entre une gestion solidaire jusqu'à l'inconséquence. Ou une autre, plus dure aux limites du Thathcherien....

Quelque soit les solutions, il faut le dire désormais clairement, les tigres économiques de l'Est et du Sud de l'Europe n'étaient depuis quelques temps que tigres de papier. Le papier croissant de leur endettement privé. Et ce depuis vraisemblablement plus de cinq ans.

Revenons au concret. A savoir la remontée de la livre, excessive et spéculative et la baisse de l'Euro. L'Euro est effectivement attaqué. Mais l'affaire n'est terminée. Car cette attaque est avant tout un large coup de poker spéculatif.

On surveillera l'attitude des allemands qui sont maitres du jeu. Les décisions politiques ne sont pas écrites. Une socialisation trans-continentale imbécile des pertes des cigales détruirait l'Euro fort. Mais elle n'est ni assurée ni écrite. Surtout pas dans les statuts. Même si elle reste envisageable.

Placés en métal jaune, nous conservons donc pour l'instant le solde de notre épargne en monnaie commune. Sur des échéances courtes. Et attendons que l'Europe fasse le bond politique qu'elle doit désormais impérativement réaliser. Rapidement. Pour la mise en place sans gabegie excessive de plans de sauvegarde à l'Est et au Sud de notre continent.

Les goldeux sont sereins et invitent - par la gestion vigilante de leur épargne - les dirigeants politiques de nos pays à réfléchir au sens des évenements en cours. Et à s'inspirer dans la conduite des affaires publiques de personnalités telles que Jacques Rueff ou Ludwig Erhard. Plutôt que celles d'Alan Greenspan ou de Ben Bernanke...