mercredi 21 janvier 2009

Madoff conseillait l'or à ses proches

Madoff conseillait l'or à ses proches, très proches. Enfin on peut facilement l'imaginer ... au vu des ses tentatives de mise en sécurité de bijoux relatées par la presse. Et proposait des produits financiers sophistiqués aux investisseurs avertis.

Après des années de pratique monétaire douteuses, de taux d'intérêts nominaux durablement en dessous de l'inflation constatée par chacun et niée par les organismes officiels, on découvre que le "Jewish bond", le seul placement simple à garantir durablement des rendements supérieurs à l'inflation réelle (de 8 à 12% par an, un peu trop supérieurs pour être honnêtes...) était la plus plus grosse arnaque de l'histoire financière mondiale.

Rappelons quelques vérités dures à entendre.

L'existence même d'un système Madoff doit tout à la construction même de Wall Street, son incroyable absence de règles, de lois - et de condamnations - mais également et c'est assez peu souligné son adossement à la fontaine de jouvence de la Fed.

L'honneteté du système monétaire joue un rôle déterminant celle du système financier. Depuis l'antiquité. Notre époque ne fait pas exception.

C'est la politique accommodante - joli mot - des deux derniers grands argentiers US qui a permis à ce type de montage de se mettre en place. Tout autant et même plus encore que l'existence de régulations ou non. Essayez donc de mettre en place un système Madoff dans un système monétaire gagé sur l'or physique ...

Revenons à nos moutons. En quoi le laxisme monétaire facilite-t'il la mise en place d'arnaques en tous genre.

D'abord du point de vue de la naissance de cette offre de ces instruments financiers ...

L'existence même de leviers considérables disponibles de manière asymétrique à New York et à Londres et les compromission des banquier de la place a rendu considérablement plus attractive les formule des hedge-funds.

Du point de vue de la présence de clients potentiels enfin et surtout.

En présence de rendements réels négatifs servis par le monde obligataire dans un contexte d'inflation réelle patente (faites le tour de vitrines de marchands de biens), l'investisseur se détourne légitimement des produits d'épargne naturels. Et commence à croire au Père Noël. Ou plutôt au père Madoff.

A une échelle moindre on notera que les schémas d'épargne à rendement élevé vendus sous de vocables aimables de "fonds en ...." peuvent également masquer le pire. Et c'est bien là encore le dumping monétaire d'acteurs tiers qui a très largement provoqué la naissance de tels marchés.

Revenir à une monnaie saine est une condition non négociable du retour à des marchés financiers sains.

Cela commence par la disparition de l'intervention de tiers - non épargnants - dans la fixation d'une juste rétribution pour l'épargne. Que les pays du golfe ou l'Asie aient été prêts à ce genre de compromis pour des raisons stratégique ou commerciale ne justifie pas la politique insane menée par Greenspan.

Les conséquence de cette politique ne se mesurent pas qu'en termes de croissance et d'inflation. N'oublions qu'une monnaie qui triche invite des construction d'épargne malsaines.

Merci aux Friedmanites de quitter la salle !

Désolé du ton polémique mais je suis remonté ce matin...

Il y aura inflation ET déflation

Il y aura inflation ET déflation. Et pas inflation OU déflation.

Déflation des prix des actifs. C'est parti et la glissade continuera. En prix nominaux un certain temps (pour les logements français on a RIEN vu). Et surtout en Euros réels, escomptés de l'inflation.

Et oui parce qu'il y aura également inflation. C'est à dire augmentation des prix.

Pourquoi augmentation des prix ? Parce que lorsque l'on importe l'essentiel de ses biens de consommation et d'équipements ... On est tributaire de sa monnaie.

La déflation - la vraie - est réservée spécifiquement aux pays à très fort patrimoine économique - industriel notamment - susceptible de développer de très fortes surcapacités internes (non pas celles des fournisseurs étrangers) et ne concerne donc pas le Royaume-uni ni même les US.

Ce schéma concerne potentiellement la Chine et le Japon si leur politique monétaire devient raisonnable. Suppression du pegging (l'accrochage du yuan au dollar à valeur de dumping) pour les chinois notamment.

Concernant l'Europe, le schéma est particulièrement intéressant sur le plan technique.

Accroché au Nord de l'Europe par un raccroc de l'histoire qu'il n'aurait mieux pas valu tenter, les pays du Sud de l'Europe sont partis pour une déflation carabinée et totalement incontrôlable et surtout intenable.

Pourquoi ? L'Espagne, le Portugal et l'Italie ont un système social comportant - pour un bien et un mal - des rigidités-amortisseurs considérables sur les marchés de l'emploi ... A la française, en plus marqué.

En matière d'ajustement monétaire, cette rigidité est un mal absolument catastrophique. Les salaires et les prix doivent baisser de manière rapide et socialement uniforme. Toute alternative est une poudrière ou une invitation à la glissade genre Amérique latine, version 1950.

Sauf à intervenir à temps, à savoir avant la fin de cette année, Rome, Madrid et Lisbonne seront confrontés à la faillite - pas seulement l'insolvabilité - de leurs banques et d'une très large partie de leur tissu économique.

Il faut regarder les choses en face. Il ne s'agit pas de déflation mais bel et bien de faillite sur pieds de pans entiers de l'économie locale.

Notre schéma national est un peu plus rassurant. Mais cela va tomber comme des mouches chez nous également.

Il est impératif - non de jouer le jeu des chinois, celui de la destruction monétaire étatique qui va contre notre culture et nos intérêts - mais celle d'un complet réalignement de notre politique économique.

Des négociations sérieuses incluant dans un même amphithéâtre les partenaires du commerce mondial.

A la clé, une modification du paysage monétaire.

L'émission d'obligations souveraines internationales doit baisser massivement. Elles ne sont pour la plupart justifiées par aucune données sérieuses.

Nos pays riches n'ont pas demander financement à des pays dits pauvres. Surtout pour assurer le train de vie des états. Qu'on cesse de nous parler d'investissement public ...

C'est bien la dépense de fonctionnement d'états-nation aux infrastructures totalement amorties qu'il s'agit. S'il faut financer la dépense du pays, n'attendons pas. L'impôt est fait pour cela. Cela calmera les ardeurs ...

Pour le reste, flottation généralisée et obligatoire des monnaies pour tous ... Ou retour à l'étalon monétaire physique. Why not ?

En l'absence d'accord sur ces plans, la mise en place de barrières tarifaires est nécessaire. Pour permettre à de grandes zones de libre-échange comme l'Europe de trouver leur équilibre.

Soyons clairs, si nous laissons la mondialisation se pérenniser, l'Europe va tout simplement disparaitre.

Les usines doivent retrouver leur place en Europe du Sud sur des bases salariales retrouvées. Ainsi qu'en Europe orientale dans ces usines d'ailleurs flambant neuves ... Qui vont disparaitre avant d'avoir vécu en l'absence de réaction. Ayons une pensée notamment pour l'équipement automobile sur place.

Les pays du versant oriental mourant sur le poids de leurs dettes en monnaie forte sans possibilité de contrepartie. Le versant Sud étant à peine mieux loti.

Entre tourisme et productions fruitières, l'addition ne se fera pas pour le Club Med européen.

Rappelons que Sarkozy est tout à fait conscient des enjeux en la matière. On lui soufflera de rappeler à Merkel que la chute du "pré carré" oriental des industriels allemands est programmé en l'absence d'une révision complète de la construction européenne.

Celle-ci doit se faire dans un ensemble cohérent et protégé. Sur le plan monétaire et tarifaire.

N'oublions pas dans le paysage,la ratification par les partenaires de textes simples et sains sur la protection intellectuelle sur les marchés internationaux.

Nos dirigeants industriels - trop contents de toucher chaque année des bonus représentant parfois entre cinq et dix années de salaires de leurs prédécesseurs des années 60 à 90 - ont laissé filé les savoir-faire de leurs entreprises dans des conditions qui sont contre l'intérêt bien compris de nos pays.

Rappelons le changement de ton des dirigeants désormais désillés d'Alstom.

Arrêtons de se voiler la face. Encore cinq ans de ce régime de transfert de savoir-faire et de dumping monétaire et l'industrie - y compris la plus moderne - aura disparu de nos contrées.

Est-ce cela que veulent nos dirigeants politiques ? A eux d'informer et de préparer l'opinion puis de pousser leurs pions.