mercredi 14 mai 2008

la ligne Maginot

C'est de plus en plus clair !

Nous avons eu droit pendant quelques mois au discours sur l'inexistence de la soit-disant "crise financière" La crise n'existait en fait que dans la tête d'une poignée de bloggers aigris, cadres au chômage et autres retraités tenaillés par l'amertume.

Désormais il est de mauvais ton chez nos experts de nier l'évidence (un proche, banquier à haut niveau me concédait en privé que même sur la France pourtant protégée via l'Euro par l'ombre portée des exportations allemande l'argent se faisait rare ... Et cher).

Alors les résistants de l'optimisme béats se tournent désormais sur une autre forme de négation.

Le message à la mode à Wall Street, Londres et la Défense (mais surement pas à Stuttgart, Shangai, Milan ou Lille, lieux de l'économie réelle) consiste à nier non la crise financière mais l'idée même qu'elle puisse débouche une récession.

Recession oui, mais récession mignonnette sans conséquences douloureuses. Justes quelques victimes expiatoires avant la reprise de la fameuse marche en avant mondiale ...

Le cœur du message est désormais le suivant : "la récession n'est pas techniquement là (sous-entendant qu'elle sera partie avant qu'elle puisse techniquement apparaitre). L'Asie n'est pas touchée. Et la crise aura disparue avant d'avoir produit ses effet, sans risque de domino".

Bien sûr la plupart des lecteurs de ce forum ne sont pas dupes.

La recession est bel et bien là aux US, tellement patente que les américains eux-même dans leur grande majorité, l'ont déjà perçu dans leur entourage et/ou leur porte-monnaie.

Seule sa traduction en chiffres officielle masquée par le tripatouillage éhonté des chiffres de l'inflation et du chômage. Il suffit effectivement de truquer ces deux chiffres pour redresser une économie ... De papier.

La seconde partie de l'affirmation de nos perma-bulls de Wall Street est exacte. " L'Asie n'est pas touchée". Enfin pas dans ses mécanismes économiques (*).

Mais je rassure mes lecteurs, nous aurons bientôt droit à un bel exemple de mauvaise foi. Lorsque les volumes du transit maritime international commenceront à baisser sérieusement et/ou que les tensions géopolitiques surgiront, nous aurons droit au même discours...

Personne ne souhaite pas un refroidissement en Asie, pas plus les perma-bears que les autres. Ses conséquences seraient autrement plus fâcheuses qu'une crise de foi d'américains suralimentés au propre et au figuré, le défaut massif des américains sur leurs dettes privées n'étant pas sans risque géopolitique.

Cela n'empêche pas la lucidité.

La finance ce n'est pas le financement d'usines en Europe orientale en 1900 et autre canal de Panama ou plus récemment la gamme EuroTunnel et/ou dysney et autres plans Internet ...

C'est l'art terne et sans gloire des possibles et des rentables.

Rassurez-vous, messieurs les vendeurs de rêves imbéciles, gérants de fonds et autres banquiers sans tête ni mémoire, nous gardons trace de vos messages et conseils et saurons nous passer de vos services quand le temps de la mémoire sera venu.

Cordialement

Marin belge

(*) Concernant l'Asie, si l'économie ronronne toujours autant, touchant aux mécanismes financiers, c'est une autre affaire ....

Les prix de la grande exportations chinois sont désormais tels que les producteurs chinois préfèrent, quand ils peuvent, la commercialisation locale à l'exportation en Europe et surtout aux US ...