lundi 8 septembre 2008

Fannie et Freddie, l'avant dernière digue vient de ...

Avec la prise en charge par le gouvernement US du bilan de Fannie Mae sur ses propres comptes, l'avant-dernière digue vient de rompre sous la pression ...

Plus précisément, le gouvernement américain, devant l'imminence de la rupture, vient d'ouvrir lui-même la brèche dans l'avant-dernier rempart avant l'envahissement définitif !

L'image est celle d'un marin du plat pays fréquentant bien souvent les eaux néerlandaise .

Qu'a fait RÉELLEMENT le gouvernement américain hier ?

En 2007, devant l'effondrement du marché privé du mortgage, la revente essentiellement à l'étranger des créances immobilières US, suite au terrible naufrage des subprime, le gouvernement américain prend deux mesures discrètes :
1- il fait verser par une agence fédérale 50 milliards de dollars discrètement à Countrywide pour que celui-ci continue à jouer spécifiquement la carte de l'immobilier pour les pauvres dans un marché totalement déserté,
2- il met la pression sur les agences fédérales en charge pour que le marché du refinancement hypothécaire ne s'effondre pas. En pratique évidement c'est bien sûr une sorte de garantie d'état sans le nom ...

Le procédé évoqué fait dire à un analyste US de la BNP avant l'hiver que c'est une nationalisation de fait du secteur que l'on assiste... Il a raison. Évidemment.

Que se passe-t'il aujourd'hui en 2008 ?

C'est l'étape suivante. Après l'effondrement du système privé, nous arrivons à l'étape ultime, la mise sur la table officielle de la garantie fédérale souveraine - et pas seulement celle des états qui aurait pu se justifier dans un autre contexte, moins dramatique - derrière le grad Monopoly immobilier américain.

Pourquoi est-ce grave ?

Oui. Parce qu'en matière financière, la confiance est essentielle. Elle est ni mesurable ni quantifiable. Quelque soit les efforts de "cotation" désormais risibles des "agences" ...

L'échelon de mesure postule en étalon de sécurité financière, la signature souveraine de l'état US. Or il aura fallu moins de dix huit mois pour que le gouvernement fédéral abatte sa dernière carte sur le dossier pourri de l'immobilier.

De l'échec du financement purement privé à la mise en échec des agences ...

Miné par le faisceau conjoint :
1) d'une incapacité politique à lever l'impot,
2) d'engagements de dépense qu'il ne pourra remettre en cause (guerres, dépenses sociales massives,
3) d'un repli des US sur ses communautés essentielles (elles sont locales),
le pouvoir politique américain ne va pas être en mesure d'assurer la pérennité monétaire.

La montée des taux ne va pas tarder. Et spectaculairement sur la zone dollar. Je peux me tromper et en serai ravi. Quoique...

Et oui les US vont faire face au "mur de l'argent". Tout simplement.

Le paradoxe historique est que ce "mur de l'argent" n'est pas celui des "200 familles" de 1936 mais celui d'une alliance bien hétéroclite des tous les épargnants de la planètes, communistes chinois en tête.