vendredi 27 mars 2009

AIG - Merci qui ? Certainement pas Mamie Nova

Sur les CDS AIG, On ne sait rien ou presque. Et l'article récent du New York Times n'incline personne à l'optimisme. Et moins encore à la confiance. Alors, à défaut de chiffres sur ce dossier où l'essentiel est depuis le début camouflé et maquillé, on peut spéculer. Faisons-le ensemble.

De nombreuses banques européennes se sont appuyées sur AIG - le premier assureur mondial. Pas de risque donc. Même et surtout pour couvrir des opérations qu'elles n'auraient pas financées sans assurance. Au point de prêter à qui il ne fallait pas. Voire même de prêter sans réellement regarder les dossiers. Ou en déléguant vraisemblablement à des juniors judicieusement choisis. Pour leur témérité. Est-ce réellement une qualité dans l'univers bancaire ? Nous le sauront bientôt.

A niveau modéré c'est acceptable. A niveau élevé c'était complaisant et contraire à l'esprit même du métier bancaire sinon à la règlementation et la loi - qui est bien celui de la fourniture du crédit et de son assurance in fine. Mais il faut bien en convenir, à la lecture des chiffres d'une autre nature, très largement rémunéré ...

Pour l'instant le gouvernement US a décidé, comme certains joueurs de poker, de suivre. Sans avoir toutes les cartes. Pour ne pas faire tomber ses propres banquiers. Il ne pouvait évidemment pas juridiquement le faire exclusivement pour ses propres acteurs bancaires. Les européens en ont donc bénéficié. Vraisemblablement uniquement sur les risques US.

Maintenant que le système CDS va devoir faire ses preuves - avec notamment le secteur automobile et tout particulièrement sa sous-traitance qui va tomber - on va faire le compte. Cela sera évidemment sanglant. On peut avoir toutes les craintes. A la fois pour nos bancaires inutilement surexposées et évidemment pour l'"avenir professionnel" de Jean-Claude Trichet.

Soyons directs. Le gouvernement US va vraisemblablement tenter d'avoir la peau de l'un des hommes les plus puissants de la planète en contrepartie de sa générosité dans le sauvetage des créances ou d'engagements foireux - CDS en tête - issus de leur propre système financier. Ce n'est heureusement pas encore fait. Car on construit rarement de bon chantage en invoquer sa propre turpitude. Surtout en politique ...

Mais la pression va évidemment monter. Tout particulièrement sur Sarkozy et peut-être également les belges et les néerlandais. En contrepartie de nos plaques sur AIG, vous lâchez Jean-Claude. Tous veulent la destruction monétaire massive. Brown et Obama en tête. Mais les chinois, pourtant largement créanciers, eux-même sont nécessairement partagés.

Heureusement la construction même de l'Euro est verrouillée sur le plan statutaire et politique.

A défaut d'un cadre fiscal et bancaire cohérent, le système garantit une certaine protection à cet animal politique de premier plan. Et il ne faut jamais sous-estimer les constructions administratives bien conçues. Faible sur le plan de son instrumentation, la construction de l'Euro est à l'image de celle de Bruxelles, sociologiquement et politiquement solide.

De plus certaines nations relativement peu exposées ne souhaitent pas la grande imprimerie ... Cela va chauffer dans les mois à venir. Soit l'imprimante, soit les banqueroutes bancaires, soit pire les deux simultanément.

Quant aux douloureuses suppressions d'emploi du secteur manufacturier, vous l'avez compris, elles sont déjà écrites et quasiment faites. Elles seront d'autant plus dommageables que l'on a -grace à cette finance digne du jeu de Monopoly de nos enfants - largement accusé les surcapacités et repousser les échéances. Surcapacités qui se retournent désormais contre nos sociétés.

Dans ce dossier AIG, à qui devront-nous dire merci ? Certainement pas Mamie Nova